Pandémie Daniel Koch: «La baisse des contaminations est réjouissante»

ATS

18.5.2020

Daniel Koch, délégué pour le Covid-19 de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) ce lundi 18 mai en conférence de presse, à Berne.
Daniel Koch, délégué pour le Covid-19 de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) ce lundi 18 mai en conférence de presse, à Berne.
Keystone

Les Suisses recommencent gentiment à voyager. Ils ne sont toutefois de loin pas encore aussi mobiles qu'avant la crise liée au coronavirus, selon Daniel Koch. La demande en matériel de protection toujours supérieure à l'offre.

L'analyse anonymisée des données téléphoniques montre que les mesures prises par le Conseil fédéral ont eu un impact sur la mobilité de la population, a rapporté lundi Daniel Koch, délégué pour le Covid-19 de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), devant la presse à Berne. La mobilité a drastiquement baissé au mois de mars et reprend gentiment.

La gare de Zurich est un bon indicateur, tout comme la place de Milan à Lausanne ou encore la colline du Gurten à Berne. Ces deux derniers lieux sont particulièrement prisés les jours ensoleillés et chauds. Daniel Koch a cependant noté une préférence pour les déplacements en voiture ou en vélo qu'en transports en commun.

Masque obligatoire dans les transports publics?

Interrogé sur l'obligation de porter un masque dans les transports publics, comme plus de deux tiers des Suisses le souhaiteraient selon un sondage paru lundi dans les journaux Tamedia, le délégué de l'OFSP a répondu qu'il n'y a pas lieu en l'état de modifier les mesures en vigueur. Si une distance de deux mètres ne peut pas être respectée, il est fortement recommandé de porter un masque.

Pour les longs weekends en perspective, Daniel Koch appelle la population à utiliser son bon sens et à être prudente. "La situation n'est plus aussi drastique qu'à Pâques." Profiter du soleil est possible, mais il faut continuer à respecter strictement les règles d'hygiène.

Règle adaptée pour les manifestations

Daniel Koch a encore annoncé que l'interprétation des règles pour les manifestations avaient été modifiée. Jusque-là interdits, les événements politiques de cinq personnes sont autorisés. «Ca ne résout pas le problème», a-t-il reconnu. «Mais c'est un premier pas.». Le Conseil fédéral pourrait adopter d'autres assouplissements lors de sa prochaine séance.

Tant qu'on n'a pas de vaccin, il faut poursuivre la stratégie d'endiguement de l'épidémie, même si ça restreint nos libertés, a-t-il ajouté. Pour l'heure, il est encore trop tôt pour tirer un bilan des premiers assouplissements, le 27 avril. Mais ça va dans le bons sens. "La population est disciplinée."

Revenant sur le fait que les restaurants renoncent apparemment souvent à demander les données de clients, Daniel Koch a encore précisé que cette pratique avait été recommandée surtout dans l'intérêt des tenanciers. Si un serveur ou un membre du personnel transmet la maladie, il est difficile pour l'établissement de retrouver après coup les clients potentiellement infectés. L'OFSP lui n'a pas besoin de ces données.

Matériel de protection: demande toujours supérieure à l'offre

La demande en masques, gants et autres équipements médicaux de protection a nettement diminué ces dernières semaines en Suisse, mais elle reste importante. Comparé au début de la crise, la situation s'est nettement détendue. L'offre ne suffit toutefois toujours pas à combler la demande.

Dans le domaine des équipements médicaux, la Suisse dépend des importations que ce soit l'Allemagne et la France ou la Chine et d'autres pays d'Asie, a rappelé lundi la directrice du Secrétariat d'Etat à l'économie Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch. Elle a pu se fournir au prix du marché et il n'existe pratiquement plus de restrictions avec les autres pays. Les coûts du fret aérien demeurent en revanche particulièrement élevés.

La Suisse va à l'avenir devoir revoir sa politique en matière de stocks. Des discussions sont aussi à mener concernant les chaînes d'approvisionnement, a estimé Mme Ineichen-Fleisch. On peut envisager une relocalisation au niveau européen pour être moins dépendant de l'Asie, selon elle. Il faudra aussi régler la question des prix de ces produits.

La globalisation de l'économie est un avantage pour la sécurité de l'approvisionnement, selon la secrétaire d'Etat. La Suisse, dont l'économie dépend fortement des exportations, a besoin de la coopération internationale pour s'assurer l'accès aux marchés mondiaux. Hôte du G20 cette année, elle utilise cette plateforme pour défendre ses intérêts.

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