Occupation pro-palestinienne La tension monte entre l’UNIL et les activistes

gsi, ats

7.5.2024 - 10:09

L'occupation pro-palestinienne se prolonge à l'Université de Lausanne (UNIL). Les étudiants ont refusé lundi soir de céder au délai fixé par le rectorat, qui exige désormais une évacuation du bâtiment Géopolis.

UNIL occupée : la direction prend position, les étudiants pro-palestiniens doivent partir

UNIL occupée : la direction prend position, les étudiants pro-palestiniens doivent partir

La direction de l'Université de Lausanne (UNIL) a répondu aux étudiants pro-palestiniens qui occupent l'un de ses bâtiments depuis jeudi. Elle refuse leur principale revendication et leur demande de quitter les lieux.

06.05.2024

gsi, ats

La direction de l'UNIL et le collectif étudiant n'ont pas réussi à s'entendre lundi sur les modalités d'une rencontre. La première souhaitait discuter en comité restreint au siège de l'UNIL, tandis que le second voulait négocier dans le hall de Géopolis, occupé depuis jeudi dernier et où des centaines d'étudiants et sympathisants (1300 selon le collectif) s'étaient amassés lundi en début de soirée.

Se sentant «trahi» par la direction, le collectif a affirmé que l'occupation durerait tant que la direction ne viendrait pas négocier à Géopolis et n'apporterait pas de «réponses concrètes» à ses revendications. Il a fixé un nouveau rendez-vous au rectorat, mardi à 18h00, toujours à Géopolis.

Revendication principale écartée

Ces revendications, la direction y a apporté une réponse par écrit lundi après-midi. Comme demandé, elle a listé les accords (trois en tout) actuellement en vigueur entre l'UNIL et des universités israéliennes. Mais elle a refusé d'instaurer «un boycott académique», comme l'exigent les étudiants en tête de leurs revendications.

L'UNIL assure que ces trois programmes de collaboration «ne contribuent pas à l'effort de guerre israélien» dans les domaines technologiques et économiques, en lien avec l'industrie d'armement.

L'UNIL ajoute que ces collaborations ne contreviennent pas à ses principes. A savoir: «offrir un environnement qui favorise et garantit l'émergence et la transmission de savoirs fondés sur des méthodes critiques et rigoureuses, la confrontation des idées, la réflexion éthique et le respect de la déontologie scientifique.»

Le rectorat considère ainsi «qu'il n'y a pas de raison d’interrompre» ses relations académiques avec Israël.

Demande d'évacuation

La direction de l'UNIL demande désormais aux étudiants de quitter les lieux. Elle dit vouloir «éviter le recours à une intervention policière», mais affirme qu'elle ne peut plus autoriser «l'installation jour et nuit du collectif dans des bâtiments conçus pour une activité de recherche et d'enseignement.»

Elle se dit prête à mettre à disposition «un espace» permettant au collectif de poursuivre son action, aux heures d'ouverture des bâtiments. Ceci pourrait se faire uniquement si le collectif reste composé de membres de l'UNIL, précise-t-elle.

Décision collective

Les étudiants devaient tenir une nouvelle assemblée générale lundi soir pour discuter de la position de l'UNIL. «Nos revendications sont claires et on y tient», a relevé une représentante du mouvement, précisant toutefois que la suite à donner à la mobilisation se prendrait de manière «collective».

Les étudiants se disent toujours ouverts au dialogue et décidés à poursuivre leur action de manière pacifique. Ils affirment que le rectorat s'est «engagé» à venir négocier à Géopolis et espèrent toujours qu'il le fera. «S'il ne vient pas mardi, il sera indigne des engagements qu'il a pris devant nous», a affirmé une autre porte-parole.

Lettre de soutien

Les représentants du collectif se sont aussi réjouis «d'une mobilisation qui prend de l'ampleur», de plus en plus d'étudiants affluant dans le hall de Géopolis au fil des jours et des nuits.

Cette mobilisation ne se limite d'ailleurs pas uniquement au corps étudiant. Une lettre de soutien, qui circule depuis le week-end, avait réuni lundi soir plus de 200 signatures de professeurs, chercheurs et divers membres du personnel de l'UNIL.

Parti mi-avril des campus américains, le mouvement estudiantin contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza s'est propagé dans le monde entier. En Suisse, seule l'UNIL a connu jusqu'ici une telle mobilisation.