Réactions «La terre politique a tremblé» dans le canton de Vaud

gsi, ats

11.4.2022 - 10:14

Entre la sensation Valérie Dittli et la non-réélection de Cesla Amarelle, la presse revient lundi sur les élections vaudoises. Des élections qui ont abouti à un renversement de majorité au Conseil d'Etat, qui repasse à droite après 11 ans de domination de la gauche.

Cesla Amarelle (au centre) est la grande battue des élections cantonales vaudoises.
Cesla Amarelle (au centre) est la grande battue des élections cantonales vaudoises.
ATS

Keystone-SDA, gsi, ats

Pour Le Temps, la majorité rose-verte «ne s'est pas remise suffisamment en question» en se contentant, surtout en début de campagne, de simplement défendre son bilan. «Beaucoup d'observateurs lui reprochent un manque d'humilité, pour ne pas parler d'arrogance. Il faut aussi reconnaître qu'onze ans de pouvoir, cela use», écrit le journal.

Les journaux reviennent surtout sur l'éviction de Cesla Amarelle, qui a fait les frais d'un département très exposé, celui de la formation. «La droite, bien aidée par les syndicats, a fait de Cesla Amarelle la cible et le maillon faible de ces cantonales», remarque 24 heures. Le quotidien vaudois estime désormais «logique» que la droite s'essaie à ce dicastère, en main de la gauche depuis 1994.

Pour La Région, les 15'000 voix qui séparent Cesla Amarelle de ses colistières socialistes Nuria Gorrite et Rebecca Ruiz sont «un gouffre qui ressemble à une sanction.» Le journal du Nord vaudois s'interroge sur l'avenir politique de l'Yverdonnoise, qui veut «se donner le temps de la réflexion.»

La Liberté affirme que «la terre politique a tremblé» dans le canton de Vaud. Le journal fribourgeois rappelle que peu de monde aurait osé miser, il y a encore quelques semaines, sur cet «incroyable renversement de majorité» au Conseil d'Etat. Le canton «dit adieu à un compromis efficace gauche-droite qui lui a tant réussi et doit se préparer à une vie politique nettement plus rude», prévient La Liberté.

Défaite amère pour l'UDC

Pour 24 heures, l'UDC figure aussi parmi les perdants, même si elle a contribué à faire basculer la majorité du gouvernement à droite. Son candidat Michaël Buffat a terminé dernier dimanche. «Durant des années, les candidats UDC ont fait les porteurs d'eau pour les élus PLR. Cette fois, l'UDC fait encore mieux, elle permet l'accession au Conseil d'Etat d'une candidate (la centriste Valérie Dittli) qui n'a pas de socle électoral dans le canton de Vaud. La pilule est dure à avaler», remarque 24 heures.

La Côte s'interroge sur le futur positionnement de Valérie Dittli. «Sans groupe parlementaire, celle qui assure vouloir conserver ses valeurs risque de devoir néanmoins renvoyer l'ascenseur au camp bourgeois qui l'a propulsée au Conseil d’Etat», écrit le journal. Il ajoute que la jeune centriste devra «avoir les épaules solides» pour assumer ses nouvelles fonctions.

Conseil de campagne

La presse alémanique s'est aussi intéressée à l'élection vaudoise, du fait notamment de l'origine zougoise de Valérie Dittli. La NZZ donne la parole à sa soeur aînée, Laura, qui tentera elle aussi cet automne de devenir conseillère d'Etat à Zoug. Laura Dittli, qui était présente dimanche à Lausanne, dit avoir retenu qu'une campagne se gagne «dans la rue, en discutant avec la population.»

De son côté, le Tages-Anzeiger revient également sur la «débâcle électorale» de la gauche. Selon le quotidien zurichois, le PS s'est contenté de «défendre ses acquis» sans apporter de nouveaux arguments aux électeurs. Il reproche aussi aux socialistes de ne pas avoir assez soutenu Cesla Amarelle dans sa gestion de l'école vaudoise, et d'avoir considéré les Verts comme un simple «partenaire junior.»