Ornithologie Lac de Neuchâtel: forte hausse du nombre d'oiseaux

gsi, ats

1.2.2021 - 15:40

Le lac de Neuchâtel n'avait pas compté autant d'oiseaux depuis 1990 (photo d'illustration).
Le lac de Neuchâtel n'avait pas compté autant d'oiseaux depuis 1990 (photo d'illustration).
ATS

Le lac de Neuchâtel n'avait plus abrité autant d'oiseaux d'eau depuis les années 1990. Le dernier recensement du 17 janvier a permis d'en dénombrer 87'920, contre environ 54'000 individus un an plus tôt.

Le froid, spécialement en Russie et dans le nord-est de l'Europe, a poussé les oiseaux à migrer plus au sud, explique lundi à Keystone-ATS Christophe Sahli, collaborateur scientifique à l'association de la Grande Cariçaie, qui coordonne ce recensement. Il ajoute qu'une nourriture plus abondante, notamment des algues, est aussi à l'origine de cette forte hausse.

Même s'il faut remonter aux années 1990 pour retrouver autant d'oiseaux, M. Sahli souligne que c'est surtout par rapport aux deux dernières années que le bond est spectaculaire. La moyenne des cinq derniers recensements se situe aux alentours de 72'000 volatiles.

Un record

Plusieurs espèces ont affiché des effectifs élevés par rapport à leurs standards, mais ce sont surtout les nettes rousses et les fuligules milouins qui ont le plus progressé cette année.

Pour le fuligule milouin, qui appartient à la famille des canards plongeurs, il s'agit même d'un nouveau record avec plus de 30'000 individus recensés. «C'est une bonne nouvelle», relève M. Sahli, précisant que cette espère est majoritairement végétarienne.

Les plus grands groupes d'oiseaux au repos ont été observés entre Cheyres (FR) et Yvonand (VD) avec plus de 20'000 individus, ainsi que, de manière plus large, entre Corcelettes (VD) et Auvernier (NE) avec presque 30'000 oiseaux.

Réchauffement climatique

L'association de la Grande Cariçaie s'est également intéressée aux effectifs du lac de Morat, où 4748 oiseaux ont été dénombrés, contre environ 3500 lors du recensement de 2020.

Malgré ces effectifs en nette hausse, il est difficile de tirer des conclusions pour les prochaines années. «Cela reste très aléatoire et dépend des conditions saisonnières», remarque M. Sahli.

Il indique toutefois qu'à long terme, le réchauffement climatique va inciter certaines espèces à hiverner plus au nord de l'Europe. Il cite le cas d'espèces nordiques, comme le garrot à oeil d'or (un autre canard plongeur), qui n'aurait plus besoin de migrer pour trouver de la nourriture et profiter de conditions moins rudes.

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