Armée et autorités civiles L'armée suisse va se doter d'une organisation de cyberdéfense

ATS

6.3.2018

La Suisse aura une organisation de cyberdéfense rattachée à l'armée (image d'illustration/archives).
La Suisse aura une organisation de cyberdéfense rattachée à l'armée (image d'illustration/archives).

KEYSTONE/GAETAN BALLY

La Suisse aura une organisation de cyberdéfense rattachée à l'armée. Le Conseil des Etats a éliminé mardi les divergences dans une motion de Josef Dittli (PLR/UR). De son côté le Conseil national a adopté tacitement un postulat de la commission de politique de sécurité en faveur d'une stratégie globale claire.

L'organisation, chargée de protéger l'armée contre les cyberattaques, comptera entre 100 et 150 professionnels spécialisés en informatique. Elle sera en outre formée de 400 à 600 militaires de milice.

Le Conseil national a apporté de légères modifications dans le texte, a expliqué M. Dittli. L'unité ne sera pas organisée en "cyberbataillons" comme le proposait la motion. L'idée est abandonnée car elle donne à penser qu'il pourrait y avoir des formations engagées de façon autonome.

Or, il est prévu d'opter pour un engagement combiné de professionnels spécialisés en informatique de l'administration militaire et de militaires de milice, et non pour un engagement autonome de formations telles que des compagnies ou des bataillons.

Dans le cadre de cette organisation, l'école de recrues ne sera pas uniquement axée sur les aspects de la cyberdéfense. Les recrues ayant un talent en la matière recevront une cyberinstruction spécifique dès l'école de recrues avant d'être affectées à une cyberunité.

Cette motion donne un signal très clair du soutien du Parlement aux activités du Département fédéral de la défense, a expliqué le conseiller fédéral Guy Parmelin. Les attaques comme celles subies par RUAG peuvent survenir à tout moment et il est important d'y être préparé.

L'armée et les autorités civiles doivent mieux protéger le cyberespace

"Les cyberrisques sont un grand défi auxquels nous devons faire face", a dit Lisa Mazzone (Verts/GE) pour la commission de politique de sécurité. Mais la coordination en la matière manque; il existe des chevauchements et des doublons entre les diverses stratégies développées au sein des départements.

Le National a chargé le gouvernement de présenter d'ici la fin de l'année un concept global clair s'appliquant à l'ensemble du pays. Celui-ci devra contenir une définition claire de la mission de l'armée et des autorités civiles ainsi qu'une visualisation des compétences. Le gouvernement devra également présenter un modèle de financement.

Il est également important de définir l'appui subsidiaire aux autorités civiles, rappelle Mme Mazzone.

Le conseiller fédéral suit la même voie, a dit Ueli Maurer, chef du Département fédéral des finances. Il a toutefois rappelé que le gouvernement était plus avancé que ne le suppose la commission. Mais présenter une stratégie cette année encore ne sera pas possible.

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