Crise du Béjart BalletLausanne renforce la surveillance de ses institutions culturelles
gsi, ats
15.6.2021 - 16:42
Keystone-SDA, gsi, ats
15.06.2021, 16:42
15.06.2021, 17:09
ATS
Eclaboussée par l'affaire du Béjart Ballet, la Ville de Lausanne veut renforcer le contrôle de ses institutions culturelles subventionnées. Des audits RH seront régulièrement menés et une cellule indépendante sera créée pour gérer les cas de harcèlement.
Comme cela se fait déjà en matière de finances ou de gouvernance, un audit lié aux ressources humaines (RH) est désormais prévu tous les quatre ans, annonce mardi la capitale vaudoise.
Il sera mené auprès des institutions culturelles subventionnées majoritairement par la Ville à hauteur de plus de 500'000 francs par an. Sont concernés: le Théâtre de Vidy, l'Opéra, l'Orchestre de Chambre, le Béjart Ballet, l'Arsenic, le Petit Théâtre, Les Docks et le Festival de la Cité.
Ces audits devront «prévenir et détecter les risques de mal-être au travail, analyser les outils et le fonctionnement en matière de gestion RH, et permettre à l'ensemble du personnel de s'exprimer grâce à des sondages de satisfaction et des enquêtes sur le climat de travail», précise un communiqué.
Il est également prévu d'accompagner ces institutions dans la mise à jour de leur règlement interne ou de leur charte du personnel. Une «cellule externe de confiance» doit aussi être créée pour permettre au personnel d'être soutenu et entendu de façon confidentielle, notamment pour les questions de harcèlement.
Le SSRS salue
Pas encore validé, ce dispositif a été mis en consultation auprès du Syndicat suisse romand du spectacle (SSRS) et des associations professionnelles.
Secrétaire générale du SSRS, Anne Papilloud a dit «saluer» les mesures présentées mardi par la Ville de Lausanne, même si elle n'a pas encore pu les consulter en détail. Contactée par Keystone-ATS, elle a notamment jugé «essentielle» la nomination d'une personne de confiance vers laquelle pourrait se tourner le personnel du monde culturel.
Selon Mme Papilloud, il est également «très sain» que les audits touchent désormais les aspects RH, et pas seulement les questions de finances ou de gouvernance.
A sa connaissance, Lausanne serait la première ville romande à instaurer un tel dispositif. «Genève est aussi en train d'y réfléchir», a-t-elle précisé.
Discussions accélérées
De telles réflexions étaient menées depuis plusieurs semaines à Lausanne, notamment après le dépôt d'un postulat socialiste en novembre dernier sur le harcèlement dans le milieu culturel. Les démarches ont toutefois été accélérées depuis la fin mai et l'éclatement de l'affaire du Béjart Ballet Lausanne (BBL).
Pour mémoire, un premier audit a révélé des dysfonctionnements au sein de l'Ecole-atelier, entraînant les licenciements de son directeur et de sa régisseuse, ainsi que la fermeture de l'école pour une année au moins. A la suite de nouvelles allégations, concernant cette fois-ci la compagnie elle-même, le Conseil de fondation du BBL a lancé un audit global. Les médias ont notamment rapporté des témoignages faisant état de pression psychologique et de harcèlement sexuel.