Fédérales 2023Le Vaudois Olivier Français quittera Berne l'an prochain
gsi, ats
15.11.2022 - 15:18
Olivier Français ne rempilera pas aux élections fédérales de 2023. Après quatre législatures à Berne, dont deux au Conseil des Etats, le PLR vaudois raccroche. La course à sa succession est ouverte. Pascal Broulis et Jacqueline de Quattro sont les noms les plus cités.
15.11.2022, 15:18
15.11.2022, 16:33
ATS
Attendue depuis plusieurs semaines, l'annonce d'Olivier Français est tombée mardi après-midi dans l'émission radio de la RTS «Drôle d'époque». «Il est temps de passer à autre chose», a-t-il dit, expliquant avoir choisi «la raison» plutôt que «la passion».
Des larmes dans la voix, le Lausannois a reconnu avoir «beaucoup douté» durant l'été pour savoir s'il devait se représenter ou pas à l'élection au Conseil des Etats. Il a raconté avoir reçu «beaucoup de sollicitations» pour continuer à Berne, avant de renoncer. C'est le 1er octobre, jour de son anniversaire et après une discussion avec son président de parti Marc-Olivier Buffat, qu'il a finalement décidé de quitter Berne.
A 67 ans, dont 30 ans d'engagement politique, il désire désormais se consacrer à d'autres projets. Passionné par les sommets, il a notamment évoqué son «envie de partir seul en montagne» et d'entreprendre une traversée du Canada. Il souhaite également passer davantage de temps avec sa famille.
Deux élections marquantes
M. Français siège à Berne depuis 2007. D'abord au Conseil national, où il a accompli deux législatures, puis aux Etats où il avait créé la surprise en 2015 en battant l'écologiste Luc Recordon et en regagnant le siège PLR perdu huit ans plus tôt.
Il avait à nouveau frappé fort lors de sa réélection en 2019 quand, seulement troisième après le premier tour, il avait viré en tête à l'issue du second en devançant la verte Adèle Thorens et la socialiste Ada Marra. Le défi était de taille, même pour un sportif habitué de la Patrouille des glaciers.
A Berne, cet ingénieur de formation s'est notamment profilé comme un excellent connaisseur de la politique des transports. Il siège aussi actuellement au sein des commissions des finances et de la politique de sécurité. Il fait également partie de la délégation auprès du Conseil de l'Europe.
Excellent travail
«Olivier Français a effectué un excellent travail à Berne, salué par tout le monde, notamment dans le domaine des transports, de la sécurité et des finances», a déclaré à Keystone-ATS Marc-Olivier Buffat, président du PLR vaudois.
«Nous l'aurions bien vu repartir pour quatre ans, mais il faut respecter son choix. Il nous avait fait part de ses hésitations: cela n'a pas été une décision facile pour lui», a-t-il ajouté.
Candidatures jusqu'à vendredi
Avant de rejoindre la capitale, Olivier Français a été député au Grand Conseil vaudois de 1998 à 2007. Il a aussi marqué l'histoire politique de la Ville de Lausanne en siégeant à la Municipalité de 2000 à 2016, laissant notamment sa patte sur le métro m2, l'usine de déchets Tridel ou encore la rénovation de l'opéra.
L'annonce de son départ ouvre le bal des candidatures. Deux noms ont régulièrement circulé au cours des dernières semaines, ceux des anciens conseillers d'Etat Pascal Broulis, qui a quitté le Château cantonal en juillet dernier, et de Jacqueline de Quattro qui siège au National depuis 2019.
Interrogée par Keystone-ATS, la conseillère nationale Jacqueline de Quattro a répondu qu'elle réservait sa décision à son parti. «Je vais peser le pour et le contre», a-t-elle ajouté. Pascal Broulis n'a pour l'heure pas répondu.
Délai vendredi
Le délai pour le dépôt des candidatures au PLR a été fixé à vendredi. Le congrès du parti désignera ensuite, le 8 décembre à Savigny, la personne qui défendra les couleurs libérales-radicales vaudoises pour élections fédérales. Concernant les candidats à la candidature, «aucune communication officielle ne sera faite avant le milieu de la semaine prochaine», a indiqué Marc-Olivier Buffat.
«L'objectif consiste à avoir un panel aussi large que possible à présenter à Savigny», a ajouté le président du PLR. «Nous voulons prendre le contre-pied du PS, sans que les choses soient scellées à l'avance», a-t-il dit, en référence à l'arrangement socialiste qui a permis la désignation de Pierre-Yves Maillard en juin dernier.
Chez leurs adversaires de gauche, la situation est déjà connue. Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse (USS), ancien conseiller d'Etat et actuel conseiller national, sera le candidat de poids des socialistes. Il figurera sur un ticket commun avec le conseiller national Raphaël Mahaim, qui a été désigné samedi dernier par les Verts.