Coronavirus Les femmes ont pâti du lockdown

ATS

2.9.2020 - 11:58

Les femmes travaillant dans le secteur médico-social font partie de celles dont les conditions de travail se sont péjorées durant la crise, selon cette étude (archives).
Les femmes travaillant dans le secteur médico-social font partie de celles dont les conditions de travail se sont péjorées durant la crise, selon cette étude (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Si les femmes semblent moins touchées que les hommes par les formes graves du Covid-19, elles souffrent davantage aux niveaux sociétal et économique. Une nouvelle étude romande confirme qu'elles ont spécialement pâti du semi-confinement.

Selon cette recherche menée par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’Institut de recherche Idiap à Martigny (VS) et l’Université de Lausanne, 55% des sondés se sont retrouvés en télétravail et 40% ont cohabité avec au moins une personne en télétravail.

Si seuls 8% des répondants ont indiqué manquer de confort dans leur logement, sa réorganisation et son adaptation aux recompositions du ménage et de la vie professionnelle ont représenté le défi le plus largement partagé. Et force est de constater que de nombreuses inégalités de genre sont survenues ou ont été amplifiées durant cette période, soulignent les auteurs.

Ainsi, alors que seuls 3% des répondants au questionnaire ont indiqué avoir perdu leur emploi, 70% d’entre eux étaient des femmes. Les femmes estimaient également en majorité que leurs conditions de travail étaient plus difficiles, une grande partie de ces répondantes exerçant dans le secteur médico-social, plus exposé aux risques d’infection.

Les personnes travaillant dans ce secteur sont celles qui se sont senties les plus utiles durant la crise, mais également celles qui auraient souhaité le plus souvent recevoir une compensation pour leur travail, sous forme de jours de récupération, de congé ou à travers un soutien financier.

Différence de perception

En outre, une femme sur deux a indiqué avoir été en charge exclusive de l’école à la maison, contre un homme sur dix. Étonnamment, une part plus importante d’hommes que de femme déclare partager cette tâche.

«Les hommes peuvent avoir eu l’impression de prendre en charge les devoirs scolaires, ou de l’avoir fait plus souvent qu’avant, sans que cela coïncide avec le ressenti de leur conjointe ou à une répartition effective», précise Laurie Daffe, postdoctorante à l'EPFL, citée mercredi dans un communiqué de cette dernière. La chercheuse souligne qu’un tel cas de figure revient souvent en sociologie du genre.

Du 8 avril au 10 mai dernier, les chercheurs ont diffusé en Suisse sur les réseaux sociaux et au sein de différents canaux un questionnaire en français, allemand, italien et anglais sur les adaptations de vie des habitants. Les analyses ont été menées sur la base des 6919 réponses reçues, ainsi que sur des entretiens semi-directs menés auprès de 60 personnes.

En outre, 216 personnes ont utilisé l’application mobile «Civique», une option offerte à la fin du questionnaire. Elle permettait aux habitants de prendre part de manière plus active, et à plusieurs semaines d’intervalles, au projet de recherche.

Scénarios «post-covid»

En parallèle, cinq groupes de discussion, appelés «Citizen Think Tanks», ont été mis en place après la période de semi-confinement. Cinq groupes de six à dix personnes, issues de la société civile, ont élaboré des scénarios d’avenir «post-covid» souhaitables ou probables au sujet des thématiques suivantes: le logement, la mobilité, le tourisme, la gouvernance numérique et l’économie locale.

Ces groupes de réflexion ont mis en évidence que le tourisme valorisant des modes de déplacement plus lents, plus actifs et plus écologiques et le tourisme local constituaient pour les participants des scénarios de voyages souhaitables pour l’avenir. Une tendance qui s’est d’ailleurs en partie confirmée cet été. Par ailleurs, de manière générale, un télétravail généralisé sur une longue durée n’était pas souhaité.

https://www.coronacitizenscience.ch/fr/swiss-corona-research-team-2

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