Assurance-maladie Coûts de la santé en hausse: vers une envolée des primes?

aru/trad

28.3.2024

En juin, les Suisses voteront sur deux initiatives relatives au système de santé. Comme le montrent les derniers chiffres, les coûts de la santé ont à nouveau augmenté de manière significative au cours des deux premiers mois de cette année.

Les chiffres concernant les des dépenses de santé devraient donner un nouvel élan à la campagne de votation sur les deux initiatives qui seront soumises au vote en juin prochain (image symbolique).
Les chiffres concernant les des dépenses de santé devraient donner un nouvel élan à la campagne de votation sur les deux initiatives qui seront soumises au vote en juin prochain (image symbolique).
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28.3.2024

Les primes d'assurance-maladie constituent l'une des principales sources de préoccupation des Suisses, selon le baromètre 2023 du Credit Suisse.

Or, les chiffres des deux premiers mois de cette année indiquent une poursuite de l'augmentation des dépenses de santé.

Comme le rapporte «20 Minuten», les traitements, médicaments, séjours à l'hôpital et autres prestations de santé ont totalisé 7,08 milliards de francs, soit une augmentation de 6,7 % par rapport à l'année précédente.

Les coûts de la santé explosent à Glaris

Les cantons romands enregistrent une augmentation significative des coûts, avec une hausse d'environ 9,3 % à Genève, 10,7 % dans le canton de Vaud et même 12 % dans le canton de Neuchâtel. En Suisse alémanique, la hausse est moins marquée, à l'exception du canton de Zurich où les prestations de santé coûtent 10,1 % de plus.

Le canton de Glaris connaît une explosion des coûts, avec une augmentation de 14,1 %. D'autres cantons alémaniques enregistrent une hausse modérée, comme Berne et Lucerne (+ 2,9 %) et Argovie (+ 1,9 %).

Les Grisonnais peuvent en revanche se réjouir d'une baisse des coûts de 0,4 %, ce qui pourrait se traduire par une légère diminution des primes en 2025. Dans les cantons de Bâle-Ville et de Thurgovie, les coûts n'ont pratiquement pas changé non plus.

L'évaluation des caisses maladie révèle également des disparités dans l'augmentation des coûts. Les pharmacies et les physiothérapeutes voient leurs revenus augmenter d'environ 9% par rapport à l'année précédente. Les traitements hospitaliers ambulatoires deviennent également nettement plus coûteux, tandis que les traitements stationnaires sont devenus moins onéreux.

Les deux initiatives sur la santé ont le vent en poupe

Ces chiffres devraient donner de l'élan à la campagne de votation sur les deux initiatives qui seront soumises au vote en juin prochain. En effet, c'est à ce moment-là que l'initiative du PS pour un «allégement des primes» sera soumise aux urnes. Cette initiative vise à plafonner les dépenses des ménages pour les primes d'assurance-maladie à 10% de leur revenu disponible. Selon différentes estimations, un oui à cette initiative coûterait plus de six milliards de francs.

Également en juin, le peuple se prononcera sur l'initiative du Centre «pour un frein aux coûts dans le système de santé». Selon cette initiative, les acteurs tels que la Confédération, les hôpitaux, les médecins et les caisses d'assurance-maladie devraient s'engager à prendre des mesures si les primes augmentent trop par rapport aux salaires. Selon des sondages réalisés par Tamedia et «20 Minutes», une majorité de Suisses soutient actuellement les deux initiatives.

Où faut-il économiser?

La directrice de Santésuisse, Verena Nold, exprime également des préoccupations concernant la hausse des coûts de la santé cette année. Dans une interview accordée à «20 Minutes», elle indique où des économies pourraient être réalisées.

La directrice de l'association des assureurs-maladie affirme qu'il est nécessaire de prendre des mesures immédiates pour freiner les coûts de la santé. Ainsi, selon elle, la Confédération devrait aligner les prix de tous les médicaments sur ceux pratiqués à l'étranger: «Ils sont en effet deux à trois fois plus élevés en Suisse qu'à l'étranger».

De plus, les cantons doivent mieux contrôler l'admission des médecins. Dans les régions où il y a suffisamment de médecins, il ne devrait pas y avoir de nouvelles admissions, tandis que là où il y a une pénurie, de nouveaux médecins devraient être encouragés à s'installer.

Elle exprime également l'opposition de Santésuisse à l'initiative du PS, affirmant qu'elle ne s'attaque qu'aux symptômes et non aux causes sous-jacentes. «Nous devons réduire les coûts - et non pas injecter davantage d'argent dans le système», déclare Nold. A contrario, les caisses d'assurance-maladie soutiennent l'initiative du Centre, car il est grand temps de faire quelque chose en faveur des assurés, conclut Verena Nold.