Lucens «L’histoire de la centrale reste méconnue, voire nimbée de mystère»

mabr, ats

26.8.2024 - 10:49

Les Archives cantonales vaudoises (ACV) veulent mettre en lumière l'histoire de l'ancienne centrale nucléaire expérimentale de Lucens (VD), théâtre d'un grave accident en 1969. Elles ont lancé lundi un appel aux personnes intéressées à donner leur témoignage. Ces récits de vie feront l'objet d'une publication en juin 2025.

Le 21 janvier 1969, la centrale nucléaire expérimentale de Lucens avait été le théâtre du plus grave accident nucléaire sur sol suisse (archives).
Le 21 janvier 1969, la centrale nucléaire expérimentale de Lucens avait été le théâtre du plus grave accident nucléaire sur sol suisse (archives).
ATS

Keystone-SDA, mabr, ats

L'histoire de l'ancienne centrale de Lucens est essentiellement disponible aux Archives fédérales et seulement en partie aux archives cantonales, notent les AVC. Pour cette raison, celles-ci souhaitent «recueillir des témoignages concernant le village broyard et ce qui s’y est passé au temps de l’exploitation de la centrale, mais aussi avant et après», ont-elles indiqué lundi dans un communiqué.

La centrale avait connu le plus grave accident nucléaire du pays, – répertorié comme le huitième accident nucléaire au niveau mondial -, lorsque le coeur de son réacteur expérimental avait subi une fusion partielle le 21 janvier 1969. Celui-ci avait alors été mis à l'arrêt. Les conséquences de l'accident avaient cependant été limitées.

Le site avait ensuite été dénucléarisé puis transformé. Depuis 1997, l'ex-centrale de Lucens constitue l'un «coffres-forts de la mémoire cantonale vaudoise» et abrite des collections de différentes institutions culturelles du canton.

«Nimbé de mystère»

La construction du site, l'accident, puis les projets de la Confédération relatifs au stockage définitif de déchets radioactifs ont profondément touché toute une région et l'image de la commune de Lucens, tandis que l'accident a marqué les esprits et la vie des personnes qui y travaillaient ou vivaient à proximité, notent les ACV. «Pourtant, l'histoire de la centrale reste méconnue pour une partie de la population, voire nimbée de mystère», écrivent-elles.

La future publication devrait y remédier. L'autrice Emmanuelle Ryser a été mandatée pour recueillir ces récits de vie. Les personnes intéressées à faire part de leur témoignage peuvent contacter les ACV jusqu'à la fin septembre.