«Le risque de pénurie d'électricité est réel et important. Rien faire n'est pas une option», a asséné mercredi Michael Frank, directeur de l'Association des entreprises électriques suisses (AES). Comme pour le gaz, il existe plusieurs mesures visant à éviter cette situation en Suisse.
Si l'approvisionnement en électricité incombe en premier lieu au secteur privé, c'est l'Etat qui reprend les commandes lorsque le risque d'une pénurie devient trop important. Plusieurs mesures sont alors appliquées en fonction de la gravité de la situation, comme l'a rappelé Michael Frank devant la presse à Berne.
La première mesure prévue en cas de manque d'électricité cet hiver en Suisse serait un appel de la Confédération aux entreprises et à la population à réduire volontairement leur consommation par le biais de messages ciblés. Dans un deuxième temps, de premières limitations ou interdictions de certains usages pourraient être prononcées pour les appareils et installations non nécessaires. Cela peut concerner l'utilisation des saunas ou encore les publicités lumineuses.
En troisième recours, un contingentement de l'électricité pour les gros clients sera mis en place. Enfin, la quatrième mesure est la plus drastique. Elle prévoit des délestages sur l'entier du territoire national. Ainsi, les exploitants du réseau de distribution coupent – pour quelques heures – l’alimentation des consommateurs dans leur région, en alternant les secteurs touchés.
La première étape est du ressort du délégué à l'approvisionnement économique du pays. Les trois suivantes nécessitent une décision du Conseil fédéral et sont appliquées par l’Organisation pour l’approvisionnement en électricité en cas de crise (OSTRAL).
Pas d'alarmisme
«Nous avons choisi consciemment ces mesures de contingentement et de rationnement. Elles doivent ainsi nous permettre d'éviter d'en prendre de plus drastiques», a souligné Michael Frank.
Le directeur de l'AES a ajouté «qu'il serait faux de tomber maintenant dans l'alarmisme, mais que le secteur de l'énergie prend très au sérieux la situation».
dapi, ats