Le peuple pourrait voter sur un congé paternité de deux semaines. Le comité référendaire a déposé jeudi à Berne 55'203 signatures réunies en faveur d'une votation populaire. La Chancellerie fédérale doit encore les valider.
Le suspense demeure car en début de semaine, les référendaires ne savaient pas encore s'ils avaient réuni suffisamment de paraphes. «On ne pourra être sûrs qu'après le contrôle de la Chancellerie», a indiqué à Keystone-ats la conseillère nationale Diana Gutjahr (UDC/TG). Son parti a lancé le référendum contre un projet jugé trop cher, mais la majorité de ses sections romandes s'en sont désolidarisées.
Le texte adopté par le Parlement prévoit d'accorder aux pères un congé de deux semaines financé par les allocations pour perte de gains. Il devrait être pris dans les six mois suivant la naissance, pas forcément en bloc.
La charge financière serait de 230 millions de francs par an et nécessiterait un relèvement de 0,05 point des cotisations sociales concernées. Sur le salaire moyen suisse de 6500 francs par mois, employeur et employé devraient verser ensemble 3,90 francs de plus.
Pas quatre semaines
Si le référendum aboutit, la votation ne pourra pas avoir lieu avant septembre. Il est peu probable que le peuple se prononce ultérieurement sur l'initiative populaire exigeant quatre semaines de congé.
L'association regroupant les organisations faîtières Travail.Suisse, männer.ch, Alliance F et Pro Familia Suisse a retiré ce texte en faveur du contre-projet de deux semaines à condition qu'aucun référendum n'aboutisse.
Théoriquement, l'initiative populaire sera soumise au peuple si celui-ci refuse les deux semaines de congé paternité. Mais les initiants pourraient aussi la retirer avant le vote. En attendant, ils invitent la population à soutenir dans les urnes le projet du Parlement.
Les référendaires ont été accusés d'avoir utilisé des méthodes trompeuses et des arguments mensongers pour obtenir leurs signatures. Ils s'en sont défendu. Les journaux ont rapporté des problèmes notamment dans les gares de Neuchâtel, Lausanne et Fribourg.
En Suisse romande, le plus grand nombre de signatures déposées vient de Vaud (5017). Selon les initiants, Fribourg a contribué à hauteur de 2180 paraphes, soit plus que Genève (1439), le Valais (931), Neuchâtel (508) et le Jura, qui constitue la lanterne suisse (141). Les plus enclins à signer ont été les Zurichois avec 13'487 paraphes.
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