Revue de presse Plomb dans le chocolat et polémique autour du prix de l'essence

bu, ats

10.11.2024 - 08:23

Relancer les négociations sur le libre-échange avec les Etats-Unis, mais aussi du plomb dans du chocolat, ou encore une controverse sur l'extension des autoroutes et ses conséquences sur les prix de l'essence font les titres de la presse dominicale. 

Une vue sur les quatre exemplaires des journaux du dimanche, avec la Sonntags Zeitung, le Sonntags Blick, Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag, a l'occasion de la revue de presse le dimanche 17 novembre 2019 a Lausanne. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
Une vue sur les quatre exemplaires des journaux du dimanche, avec la Sonntags Zeitung, le Sonntags Blick, Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag, a l'occasion de la revue de presse le dimanche 17 novembre 2019 a Lausanne. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
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Voici les principales informations, non confirmées à Keystone-ATS:

Du plomb dans le chocolat: Lindt & Sprüngli dans le collimateur

L'entreprise zurichoise de chocolat Lindt & Sprüngli est sous pression aux Etats-Unis. Après qu'un magazine de consommateurs a mesuré trop de métaux lourds – cadmium et plomb – dans les tablettes «Excellence», une plainte collective a été lancée. Lindt a tenté de faire rejeter cette plainte, sans succès.

Pour Lindt & Sprüngli, tout n'est qu'un malentendu: «Dans notre avis juridique, il a été indiqué que des mots comme 'excellent' ne suggèrent pas automatiquement, selon le droit américain, qu'un produit est exempt de métaux lourds», écrit l'entreprise selon la «NZZ am Sonntag». Mais le mal est fait. Chez les consommateurs américains, l'indignation se déchaîne sur les réseaux sociaux.

Libre-échange: retour de Trump, reprise des négociations

Après l'élection de Donald Trump, la conseillère nationale (UDC/GR) Magdalena Martullo-Blocher veut aller de l'avant. «Il va de soi que nous devons reprendre tout de suite les négociations sur le libre-échange avec les Etats-Unis», déclare la patronne d'Ems-Chemie dans la SonntagsZeitung: «je m'y engagerai personnellement». Selon elle, l'accord de libre-échange avec les États-Unis est le plus important qui manque encore.

Pendant le premier mandat de Trump, des discussions ont eu lieu entre les deux pays. Mais l'arrivée au pouvoir de Joe Biden a mis fin à cette exploration. L'association économique Swissmem demande également à la Confédération de reprendre ces discussions «le plus rapidement possible». L'agriculture pourrait toutefois constituer une pierre d'achoppement. Les Etats-Unis sont le partenaire commercial le plus important de la Suisse après l'UE.

Parmelin: «Nous ne pouvons pas manger 20 kilos de viande de bœuf par jour»

Le conseiller fédéral Guy Parmelin est plus nuancé sur la question de relancer l’accord de libre-échange avec les États-Unis. «C’est peut-être utile de faire une nouvelle analyse», dit-il dans une interview au Matin dimanche.

«Pour nous, le gros défi est l’agriculture. C’est ce qui avait fait échouer les derniers pourparlers, poursuit-il. Le problème est simple: nous ne pouvons pas manger 20 kilos de viande de bœuf par jour pour absorber les importations américaines et la production suisse. Mettre encore plus notre agriculture sous pression, alors que notre taux d’auto approvisionnement n’est même pas de 50%, ce n’est pas acceptable.»

Extension des autoroutes: essence plus chère?

Deux semaines avant la votation sur l'extension des autoroutes, une controverse a éclaté sur la question de savoir si l'investissement de près de cinq milliards de francs entraînerait une hausse des coûts de l'essence. Le département fédéral des transports d'Albert Rösti (UDC) voulait préciser dans le livret de votation que l'extension était réalisable sans nouvelles taxes ou taxes supplémentaires.

L'administration des finances du département de Karin Keller-Sutter a supprimé le passage «sans taxes nouvelles ou supplémentaires», selon la SonntagsZeitung. Dans son message sur le projet, le Conseil fédéral lui-même avait écrit il y a deux ans que les taxes sur les huiles minérales devraient être augmentées à moyen terme, car les réserves du fonds routier diminuaient.

Si ces réserves sont inférieures à 500 millions de francs, le prix de l'essence devra être augmenté de quatre centimes par litre. Albert Rösti a réagi au débat: si le prix de l'essence devait effectivement être augmenté, ce ne serait pas à cause de l'extension des autoroutes. Le prix est de toute façon volatile en raison de la situation géopolitique, et il pourrait en outre éviter une sous-couverture du fonds routier. Il compte aussi sur une nouvelle taxe sur les voitures électriques pour 2030.

Des millions pour convaincre

Toujours sur l'extension des autoroutes, des documents internes de l'Office fédéral des routes (OFROU), dont le SonntagsBlick a eu connaissance, montrent que les autorités tentent de convaincre la population du bien-fondé de nouveaux tunnels et de voies supplémentaires en dépensant des millions. Pour la votation du 24 novembre, l'agence de communication Infrakom a organisé sept événements pour l'OFROU et deux expositions.

Elle a encore conseillé à l'office d'éviter que les exploitants et les locataires de jardins familiaux ne se présentent devant les médias «comme des victimes (David contre Goliath)» en faisant «preuve de compréhension» et «en offrant une compensation comme une grillade ou en sponsorisant des boissons».

L'OFROU dit ne pas avoir mis en œuvre cette proposition et a indiqué au SonntagsBlick le montant de ses dépenses pour les relations publiques externes: 5,4 millions de francs au total l'année dernière – 1,4 million de plus que l'année précédente. L'OFROU emploie douze chargés de relations avec les médias et trois autres personnes, ce qui est supérieur à la moyenne.

Un rapprochement avec l'OTAN?

Gerhard Pfister a plaidé pour un rapprochement avec l'OTAN après la présidentielle américaine. Certaines des annonces de Trump pourraient avoir une influence négative sur la sécurité de la Suisse, a déclaré le président du parti Le Centre dans un entretien à la NZZ am Sonntag. Le conseiller national zougois et spécialiste de la politique étrangère est convaincu que la coopération avec l'OTAN est la voie à suivre.

Ainsi, des avions de combat suisses F-35 pourraient à l'avenir aider à surveiller l'espace aérien européen en cas de guerre. Car si Trump tient parole, l'Europe va devenir un endroit plus dangereux. Une paix rapide en Ukraine, promise par le républicain, se ferait au profit de la Russie.

Enquête de Public Eye sur les groupes suisses de matières premières

Les groupes suisses de matières premières se présentent de manière plus écologique qu'ils ne le sont en réalité, affirme Public Eye dans un rapport non encore publié que le SonntagsBlick s'est procuré. Selon l'évaluation, les émissions indirectes de gaz à effet de serre de Vitol, Trafigura, Glencore, Mercuria et Gunvor se sont élevées l'année dernière à 4043 millions de tonnes d'équivalents CO2.

Les émissions des entreprises citées seraient ainsi presque quatre fois plus hautes que celles déclarées et 100 fois plus importantes que les émissions totales de la Suisse. La raison de ces énormes écarts: dans leurs rapports, les négociants en matières premières ne prennent généralement en compte que les émissions de leurs propres installations de production et navires.

Public Eye, en revanche, a également évalué les émissions indirectes issues de la phase d'utilisation des matières premières négociées, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz, c'est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre qui se produisent lorsque ces matières premières sont brûlées pour produire de l'énergie. «Seule Gunvor présente des chiffres plus complets et donc plus crédibles», affirme l'ONG.

Suissenégoce, l'association suisse des négociants en matières premières, n'est pas d'accord. Sa secrétaire générale, Florence Schurch, qualifie la méthode de calcul de Public Eye de «délibérément trompeuse». Selon elle, le rapport rejette toute la responsabilité des émissions de CO2 sur les négociants et exonère le public de toute participation: «c'est une simplification grossière qui ne tient pas compte de la réalité de notre monde interconnecté».

Rififi entre la Suisse et l'UE sur des questions fiscales

Parallèlement aux négociations sur un nouvel accord européen, un nouveau conflit sur des questions fiscales a éclaté entre la Suisse et l'UE. Selon une enquête de la NZZ am Sonntag, Bruxelles exige une révision de l'échange automatique d'informations (EAI). Concrètement, cela signifierait que les autorités suisses devraient recouvrer auprès des citoyens de l'UE les créances fiscales de leur pays d'origine.

Une idée inimaginable, surtout du côté des bourgeois, écrit la NZZ am Sonntag. «Nous devrions appliquer le droit étranger. C'est pour moi totalement inacceptable», a par exemple déclaré le conseiller national (UDC/LU) Franz Grüter. Les Verts libéraux, en revanche, y ont vu une demande légitime dont la Suisse pourrait également profiter.

Selon le journal dominical, le Conseil fédéral est prêt à négocier sur ce sujet délicat. L'application d'une telle réglementation devrait toutefois être fortement limitée. La commission de l'économie du Conseil des Etats a l'intention de discuter de cette demande lundi.

Libre circulation des personnes

Le ministre de la Justice Beat Jans a réaffirmé la demande suisse d'une clause de sauvegarde dans la libre circulation des personnes avec l'UE. Sinon, la politique intérieure sera difficile, l'UE le sait aussi, a-t-il déclaré au SonntagsBlick. Une clause de sauvegarde est aussi dans l'intérêt de l'UE». Car il est également important pour Bruxelles que le projet puisse passer devant le peuple suisse. En même temps, il serait dommageable pour l'UE qu'un trop grand nombre de spécialistes émigrent vers la Suisse.

Dans un autre registre, le conseiller fédéral a plaidé pour une stratégie nationale contre le crime organisé. «Il est important que la Suisse agisse dans ce domaine avant que nous ayons des problèmes similaires à ceux d'autres pays d'Europe», a-t-il dit. «En Suisse aussi, il y a des groupes criminels venant d'Italie, d'Albanie et d'autres pays. Souvent, ces bandes se financent par la drogue, le blanchiment d'argent et la traite des êtres humains».

Collecte de vêtements usagés en Suisse: c'est la crise

Le secteur textile suisse veut prendre en main le recyclage. Sept entreprises, dont Calida, Mammut et PKZ, fondent avec Swiss Textiles l'association Swiss Fabric Loop, écrit la SonntagsZeitung. La collecte de vêtements usagés en Suisse est en crise en raison des grandes quantités et de la valorisation financièrement peu intéressante.

Selon le journal, l'association prévoit une taxe comme celle incluse dans le prix d'achat des appareils électriques et des bouteilles en PET. Le montant de la contribution de recyclage devrait s'inspirer de modèles appliqués aux Pays-Bas ou en France. Dans ces pays, elle se situe entre 30 et 70 centimes par kilo, ce qui représente 6 à 14 centimes par T-shirt. Les bases juridiques et la répartition des coûts vont être élaborées dans les semaines à venir. Les premières applications sont prévues d'ici deux ans.

L'IA s'impose dans les bureaux en Suisse

En Suisse, près de la moitié des employés de bureau utilisent des outils d'intelligence artificielle comme Chat-GPT ou Deepl, mais beaucoup se sentent insuffisamment soutenus, lit-on dans le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung, qui se basent sur un sondage de «La Plateforme», une alliance, qui regroupe huit associations indépendantes d’employés et de professionnels. Celui-ci révèle que 80% des personnes interrogées ont besoin de plus de connaissances spécialisées pour l'utilisation de l'IA.

Seul un quart des sondés indiquent que leur employeur dispose d'une stratégie claire en matière d'IA. Les personnes occupant des postes de direction voient davantage d'opportunités dans l'IA, tandis que les personnes moins qualifiées sont plus sceptiques. Dominik Blunschy, conseiller national schwyzois du Centre, propose d'enseigner les compétences en IA dès l'école primaire dans la matière «médias et informatique».

Démence et suicide assisté: un épineux problème

Le nombre de personnes atteintes de démence augmente. Selon les estimations de la Confédération, il y a 156'000 personnes atteintes de démence en Suisse, 33'800 s'y ajoutent chaque année, soit environ 93 par jour. Selon la SonntagsZeitung, Exit et Alzheimer Suisse organiseront ces prochains mois des conférences sur le thème de la démence et du désir de mourir, car les demandes à ce sujet se sont multipliées.

Les personnes atteintes de démence qui souhaitent recourir au suicide assisté doivent répondre à des exigences particulièrement élevées. Si la personne n'y parvient plus en raison de la progression de la maladie, le suicide ne pourra pas être effectué.

Le neurologue et expert en soins palliatifs Ralf Jox déclare: «Celui qui se suicide pour ne pas devenir dément le fait en fait toujours trop tôt». Si une personne est encore suffisamment capable de discernement pour prendre une décision d'une telle portée, elle a encore un peu de force mentale. A ce stade, on ne sait pas si la maladie va évoluer dans les proportions que l'on craint.

Les parents, une ressource sous-estimée

La fondation Pro Juventute peut démontrer, grâce à une vaste étude dont la SonntagsZeitung a eu connaissance, que lorsque les jeunes entretiennent un contact fiable et confiant avec leurs parents, les adolescents se portent mieux. Ils se sentent en meilleure forme physique et psychique, ont une image plus positive d'eux-mêmes et sont plus optimistes quant à leur avenir. «Les parents représentent une ressource importante qui a été sous-estimée jusqu'à présent», explique Susanne Walitza, directrice de la clinique de psychiatrie et de psychothérapie pour enfants et adolescents de l'Université de Zurich (PUK).

Plus de 1000 jeunes âgés de 14 à 25 ans ont été interrogés: 88% des participants décrivent leur santé mentale comme «excellente», «très bonne» ou «bonne». Il existe toutefois des différences: les filles et les jeunes femmes font deux fois plus souvent appel à une aide extérieure que les jeunes hommes du même âge. Et les adolescentes se font plus de soucis pour le monde et réagissent plus fortement, émotionnellement et physiquement, au stress et à la pression de la performance.

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