Routes Sécurité: 32 ponts en mauvais état en Romandie

pab

25.2.2019

Le Grand-Pont de La Chaux-de-Fonds sera détruit et reconstruit.
Le Grand-Pont de La Chaux-de-Fonds sera détruit et reconstruit.

Six mois après la catastrophe de Gênes qui a fait 43 morts, la question de la sécurité des ponts se pose dans toute l’Europe. L’enquête du 19h30 de la RTS ce dimanche révèle qu’en Suisse 62 ponts sont en mauvais état, dont 32 en Suisse romande.

La RTS a obtenu la liste détaillée des ponts et viaducs suisses en mauvais état. Selon l'enquête journalistique, il y a en 32 en Suisse romande. La plupart de ces ouvrages se situent sur l’A1 entre Genève et Lausanne et sur l’A9 entre Martigny et Riddes.

La majorité d'entre eux ont été conçus dans les années 50 et construits en 1963 lorsque le tout premier tronçon d’autoroute A1 est sorti de terre à l’occasion de l’exposition nationale de Lausanne.

Pas faits pour les 40 tonnes

«Evidemment, on n’avait pas dimensionné les routes nationales pour absorber le trafic que l'on connaît aujourd'hui», explique Olivier Floc'hic, porte-parole de l’OFROU à la RTS. A l’époque, la durée de vie des ponts était estimée entre 60 et 80 ans, mais l’apparition des poids lourds de 40 tonnes et les opérations de salage à répétition ont fortement dégradé ces ouvrages.

Pour savoir où et quand intervenir, chaque pont est inspecté en profondeur par l’OFROU tous les 5 ans. Si un ouvrage passe en catégorie 4 «Mauvais état», la surveillance est renforcée. Selon l’OFROU, les ponts classés en catégorie 4 présentent des «dégâts importants n’influençant pas sur la sécurité structurale et la sécurité du trafic».

Signes avant-coureurs avant un effondrement

Pour Philippe Menétrey, ingénieur civil spécialisé dans l’inspection des ouvrages d’art, la rupture brutale d’un pont est extrêmement rare.

Il y a toujours des signes avant-coureurs observables avant l’effondrement: «il y a des signes indicatifs qui montrent que le pont a un comportement auquel on doit faire attention. (…) il peut y avoir des fissures qui se produisent, de l’éclatement du béton et des armatures corrodées… Ce sont des signes avant-coureurs qui montrent qu'il faut faire quelque chose».

La sécurité des usagers reste la priorité en Suisse et Olivier Floc’hic l’assure: «tous les ouvrages qui sont catégorisés 4 font l'objet de mesures. Quand on arrive à ce stade, il faut intervenir pour renforcer l'ouvrage, voire le cas échéant, envisager sa démolition et son remplacement».

Selon le dernier rapport de l’OFROU, entre 2008 et 2016, «l’état moyen des ouvrages d’art se dégradait lentement» en Suisse malgré les 800 millions de francs investis chaque année par la Confédération.

Le Grand-Pont de La Chaux-de-Fonds sera détruit et reconstruit.
Le Grand-Pont de La Chaux-de-Fonds sera détruit et reconstruit.
Keystone / archives

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