Gastro, infections urinaires... Contre la bactérie E. coli, lavez-vous les mains!

Une mauvaise hygiène intime est davantage à l’origine de la contamination par la bactérie E. coli que la nourriture. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans le Lancet Infectious Diseases.

La bactérie intestinale E. coli (Escheria coli) risque plus de se transmettre à cause d’une mauvaise hygiène intime que par du poulet mal cuit ou n’importe quelle autre nourriture, affirment des chercheurs dans une étude publiée dans le Lancet Infectious Diseases.

E. coli fait partie des bactéries de la flore intestinale normale. Néanmoins, certaines souches provoquent des gastroentérites, d'autres des infections des voies urinaires ou des infections après une chirurgie de l'intestin. Or E. coli étant devenue considérablement plus résistante aux antibiotiques au cours des vingt dernières années, les scientifiques mènent actuellement une étude sur les origines des contaminations.

Une contamination fécales dans la plupart des cas

Pour cela, ils s’appuient sur diverses sources, notamment les infections sanguines humaines, les excréments humains, les égouts humains, le lisier et la viande dont le bœuf, le porc et le poulet, ainsi que les fruits et la salade. Ils ont pu constater que la grande majorité des souches de BLSE-E. coli provoquant des infections humaines ne proviennent ni de la consommation de poulet ni de tout autre élément de la chaîne alimentaire.

«Plutôt – et malheureusement – la voie de transmission la plus probable pour ESBL-E. coli est directement d'homme à homme, les particules fécales d'une personne atteignant la bouche d'une autre personne», a déclaré l’auteur principal de l’étude, le professeur David Livermore, de l'Université d'East Anglia (Angleterre).

«Bien que nous devions continuer à bien cuire le poulet et à ne jamais manipuler alternativement la viande crue et la salade, car il existe de nombreuses bactéries provoquant des intoxications alimentaires, y compris d'autres souches d'E. coli, qui se retrouvent tout au long de la chaîne alimentaire, il est beaucoup plus important de toujours se laver les mains soigneusement après être allé aux toilettes.»

Le professeur Livermore a ajouté qu'il était particulièrement important d'avoir une bonne hygiène dans les maisons de retraite, car la plupart des infections graves à E. coli se produisent chez les personnes âgées.

À la lumière de ces conclusions, le professeur Neil Woodford du Public Health England a insisté sur le fait que les personnes doivent aussi réduire les risques d'infection pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. Il précise: «Afin de limiter les infections sanguines graves dues à la bactérie E. coli résistante aux antibiotiques, nous devons nous concentrer sur le lavage en profondeur des mains et sur un contrôle efficace des infections, ainsi que sur la gestion efficace des infections des voies urinaires. Il faut être prudent dans l’utilisation des antibiotiques chez les animaux et chez l'homme. Les antibiotiques sont une ressource limitée. Nous en avons besoin pour continuer à travailler lorsque nous sommes malades.»

Antibiotiques: les virus phages, une alternative qui se concrétise

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