Lifestyle Le stress pendant la grossesse rend les enfants plus fragiles psychologiquement

Relaxnews

23.11.2017 - 19:20

Les enfants nés de mères très stressées ont des tempéraments moins ouverts sur le monde extérieur, ils sourient moins et ils ont une moins bonne capacité à se calmer en cas de stress, ou à gérer leurs émotions.
Les enfants nés de mères très stressées ont des tempéraments moins ouverts sur le monde extérieur, ils sourient moins et ils ont une moins bonne capacité à se calmer en cas de stress, ou à gérer leurs émotions.
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Une nouvelle étude américaine pointe du doigt les répercussions du stress maternel sur le développement du système nerveux de l'enfant avant et après la naissance. Les bébés de mères stressées ont plus de risques de développer des troubles de l'humeur et du comportement. 

Une étude, menée par des chercheurs de l'université de Californie à San Francisco (UCSF), a évalué les niveaux de stress de 151 femmes, de revenus faibles à moyens, enceintes de 12 à 24 semaines, pour ensuite les comparer à ceux de leur nourrisson âgé de six mois, grâce à la mesure de leur fréquence cardiaque.

La réactivité au stress, évaluée en mesurant la variation de la fréquence cardiaque en coordination avec la respiration, indique une diminution plus forte de l'activité du système parasympathique en réponse aux événements qui sont sources de stress. 

Ce système parasympathique est celui qui permet de donner du repos à l'organisme, de digérer la nourriture, en ralentissant la fréquence cardiaque et en augmentant l'activité intestinale et glandulaire.

D'après les résultats, les bébés dont les mères avaient connu le plus grand nombre d'épisodes stressants pendant la grossesse (maladie, problèmes relationnels, difficultés familiales, procès...), soit 22 sur les 67 enfants pris en compte, étaient 22% plus "réactifs" que les 22 enfants des mères les moins stressés. Ils se remettaient aussi moins rapidement de leurs épisodes de stress, révélant une résistance inférieure.

Les chercheurs ont par ailleurs constaté que les enfants nés de mères très stressées avaient des tempéraments moins ouverts sur le monde extérieur, notamment qu'ils souriaient moins et qu'ils avaient une moins bonne capacité à se calmer en cas de stress, ou à gérer leurs émotions. Comparativement aux enfants des mères les moins stressées, cette faculté est estimée à 8% inférieure.

"Ce phénomène n'est pas automatiquement bon ou mauvais, mais nous savons que cette forte réactivité expose les enfants à un risque plus élevé de problèmes psychopathologiques divers, tels que l'anxiété et la dépression, aussi bien qu'à des problèmes de comportement, surtout s'ils se trouvent dans des environnements familiaux et scolaires défavorables", explique Nicola Bush, pédopsychiatre et auteur de l'étude.

Les chercheurs expliquent que cette grande sensibilité au stress peut en revanche devenir un atout si l'enfant évolue dans un environnement optimal avec peu d'adversité. Il pourra être plus sensible aux avantages procurés par les relations et expériences positives, et développer ainsi de meilleures compétences sociales et un meilleur bien-être émotionnel. 

Ces travaux sont publiés dans la revue Development and Psychopathology.

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