«Body Positive» Pilosité: des pubs (un poil) audacieuses!

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26.7.2019

Nike a fait le pari de dévoiler des poils dans une publicité...
Nike a fait le pari de dévoiler des poils dans une publicité...
Instagram @Nike

L’acceptation de soi, de ses complexes et de ses petits défauts, à savoir «le body positive», fédère de plus en plus de personnes. La pub et les médias se rallient aussi à la cause. Pour preuve, la campagne de la marque de rasoirs «Billie», ainsi que le label Nike, qui ont fait le pari de réclamer (en images) le droit à disposer de sa liberté de poils… Se raser, s’épiler ou assumer une toison fournie… chaque femme devrait, selon eux, se dédouaner des injonctions pilaires cet été!

Kilos en trop, physiques atypiques ou pilosité assumée… Le body positive, ce mouvement d’acceptation de soi, est en marche depuis maintenant quelques années. A tel point que les médias, mais aussi les marques ont décidé de surfer sur la vague, et de tenter, à leur tour, de faire évoluer les représentations traditionnelles. Ce changement de mentalité ne semble pour autant pas aller de soi. En témoignent les récentes polémiques autour d’images jugées choquantes par certains. En cause notamment, les marques américaines Billie et Nike, qui ont toutes deux choisi de mettre à l’honneur la pilosité féminine.

Un pari audacieux

Affirmer haut et fort qu’une femme n’est pas forcément contrainte de s’épiler, et qu’elle peut dévoiler son corps tel qu’il est, c’est le pari qu’a fait la marque Billie. Un pari d’autant plus audacieux que la marque fait la promotion de rasoirs! Dans le support publicitaire réalisé par la photographe Ashley Armitage, on voit des femmes en maillot sur une plage: minces ou rondes, certaines d’entre elles portent un bikini laissant clairement apparaître des poils pubiens au niveau de l’aine. Le géant mondial Nike s’est lui aussi emparé du sujet. Un cliché publicitaire de la marque présente une femme en brassière de sport, le bras levé, fière d’afficher sa pilosité au grand jour.

Pilosité et féminité: «pas dégueulasse ou sale»

Surprenantes, provoquantes ou simplement inattendues, ces campagnes veulent frapper fort avec, sans doute en ligne de mire, plus de visibilité. Mais pour la réalisatrice Ashley Armitage, rien ne semble en réalité plus légitime: «Dans ce film, nous avons voulu normaliser les poils pubiens, parce que c’est exactement ça – normal. Les poils poussent sur les corps de tout le monde, peu importe notre genre, et cela ne devient pas subitement ‘dégueulasse’ ou ‘sale’ quand ils se trouvent sur une femme cisgenre, transgenre ou sur une personne non-binaire. Nous voulions montrer que les poils sur notre corps sont un choix ; épile-les, retire-les à la cire, laisse-les pousser ou fais un peu de tout ça en même temps. Tout est OK».

La photographe américaine, impliquée dans la mouvance féministe, avait, l’an dernier déjà, collaboré avec Billie pour sa campagne estivale, informe par ailleurs «Konbini». Anticonformiste, allant à l’encontre des représentations genrées, la contribution de l’artiste avait aussi été l’occasion de dénoncer, à sa manière, des critères selon elle éculés.

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Showing off my body has never been easy for me. I've been insecure about my body hair since puberty, and I probably always will be, at least until we manage to get rid of these ridiculous beauty standards that dictate where femmes are "allowed" to grow hair. But yesterday I took my pants off and bared my furry legs on a public oceanside beach-- that's not something I would have been able to do last year (not that I was super confident about it-- I definitely yelled when someone came over to the little corner of the beach we had claimed). Even posting these photos is a new and daunting thing. So here's to a year of more vulnerability, more visible body hair, and less screaming at strangers on beaches perhaps. It's important to note that in this thin, white, cis, able-bodied vessel, I have the privilege of affording to not adhere to this one particular beauty standard without risking my relationships (for the most part) or my safety. Not everyone has that. To my fellow fuzzy femmes and all other activists-- please take care of yourselves out there. You deserve to be safe and cared for. 💕 . . Thanks to @nineteenphoto for these, and for always encouraging me to love my raw self. 🔹 . . . . . . @bodyhairloveaffair @naturalbeautyio @natural.femininity @dothehotpants @happyandhairy #bodyhair #bodypositive #bodyhairisbeautiful #bodyhairpositive #mybodyisbeautiful #noshavenoshame #leghairdontcare #hairywomen #selflove #femalebodyhair #nanaimobc #explorebc #vscocam #vsco

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Des images au-delà des clichés

Un corps mince, ferme et de préférence hâlé, ainsi que des jambes glabres, des aisselles lisses et un maillot débarrassé de tout poil… A contre-courant, ces images audacieuses ont non seulement pour objectif de célébrer la diversité physique, mais aussi de dénoncer les injonctions esthétiques véhiculées par les médias. «Attendez, pourquoi y a-t-il autant de pression pour être "prêt pour l’été"? Les magazines nous disent d’arrêter de manger des glucides en février, de suivre une routine en 12 étapes pour atteindre le parfait beach body, et d’épiler chaque poil avant de se serrer dans son maillot de bain. Ce quatrième point lance officieusement l’été. Alors cet été, faites-le. Laissez vos poils pousser… et peut-être même sortir. On espère que vous allez apprécier la brise», s’indigne la photographe sur Instagram.

Un accueil à rebrousse-poil

Du côté de chez Nike, l’enseigne internationale a elle aussi pris à bras le corps le manque de représentativité, mais semble en avoir plus largement fait les frais. Fin avril dernier, le fameuse pub postée sur les réseaux sociaux suscite une vive polémique et une avalanche de réactions indignées, rapporte «Konbini». Des propos parfois insultants, un scandale pour certains internautes qui jugent l’image «dégoûtante» et «répugnante». Un accueil finalement bien plus glacial que celui réservé à la pub pour les rasoirs. Alors, le slogan de Billie, à savoir «Les poils, tout le monde en a» («Body hair, everyone has it») aurait-il davantage atteint son but, en rappelant cette simple réalité?

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