MédicamentsPourquoi faut-il respecter les posologies prescrites?
AlltheContent / Vitamag
15.10.2020
Un traitement arrêté trop tôt, des pilules prises un jour sur deux… De nombreux patients ne respectent pas les prescriptions de leurs soignants, mettant leur santé en péril. Quels sont les risques et comment remédier à ce problème de santé publique?
L’espérance de vie des populations croît depuis plusieurs décennies. Des conditions de vie améliorées, une alimentation plus adaptée et le recul d’un certain nombre de maladies ont contribué à prolonger nos existences de manière significative. Ainsi les progrès sanitaires et notamment médicamenteux ont logiquement trouvé leur place dans cette évolution. Mais un traitement ne sera réellement efficace que s’il est pris correctement, une évidence manifestement pas toujours flagrante.
L’observance, qu’est-ce que c’est?
On considère que l’observance, c’est l’observation fidèle des prescriptions relatives à un régime ou un traitement par un patient. Cette observance passe par l’adhésion, donc l’acceptation dudit traitement par ce dernier.
Au quotidien, les sources d’erreur sont multiples pour le patient qui s’est vu prescrire un traitement: posologie, nombre de prises quotidiennes, horaire, ou encore règles hygiéno-diététiques afférentes. Les pathologies chroniques, comme les maladies cardio-vasculaires, respiratoires ou le diabète, sont particulièrement concernées par ces erreurs dans les prises de traitements… et les conséquences délétères.
Des risques multiples
Le risque numéro un est évidemment la perte de chances pour le patient. Le mésusage des médicaments peut exposer par exemple le malade hypertendu à un risque accru d’AVC, l’épileptique à faire davantage de crises, le greffé à subir un rejet…
Dans les maladies cardiovasculaires, une méta-analyse réalisée en France et regroupant 21 études, a montré qu’une bonne observance entraînait une baisse de la mortalité de 50%. Inversement, une sur-utilisation des remèdes majore fortement la possibilité d’effets indésirables. Mieux vaut donc respecter la posologie prescrite à la lettre pour de meilleures chances de guérison et une santé préservée.
Il existe également une conséquence épidémiologique à la mauvaise utilisation des médicaments. Concernant les antibiotiques, on peut en effet assister au niveau mondial à une dissémination de souches bactériennes résistantes. Un défaut vaccinal pourrait produire des effets comparables en matière d’émergence de virus mutants.
Enfin, les conséquences économiques d’une mauvaise utilisation des remèdes sont non négligeables, lorsqu’on envisage le coût direct (gaspillage), mais aussi indirect, avec notamment l’aggravation des pathologies et les possibles hospitalisations.
Des améliorations possibles
Peut-on favoriser l’observance? Peut-on faire en sorte que les malades respectent mieux les prescriptions? Des améliorations sont possibles et résident essentiellement dans l’éducation thérapeutique des patients. Une bonne compréhension du traitement, des modalités de prises simples et bien assimilées valoriseront forcément l’observance. La communication et l’information constituent donc de vrais atouts pour la réussite d’un traitement.
Il ne faut jamais hésiter à demander précisions et conseils à son pharmacien qui peut fournir des schémas d’administration et des semainiers permettant de préparer sereinement les prises de médicaments à venir.