L'étonnant leader de la Bundesliga, Union Berlin accumule les faits d'arme depuis quelques saisons. Le coaching sans faute d'Urs Fischer n'y est pas étranger. Coup de projecteur sur la réussite d'un coach helvétique en Allemagne.
31.08.2023, 15:50
ATS
A peine huit lignes de long pour la dépêche d'agence qui annonce le 1er juin 2018 : «Urs Fischer est le nouvel entraîneur d'Union Berlin». Union ? 2e Bundesliga ? L'opinion est vite faite : un coach double champion de Suisse disparaît dans une cour arrière du football allemand.
Fischer a répondu au scepticisme des médias par des performances impressionnantes. Il a commencé par une promotion avec Union au terme de la première saison. D'une équipe d'une valeur de 30 millions au début de son ère, il en a fait une formation qualifiée pour la Ligue des champions d'une valeur de 200 millions.
L'enthousiasme est également grand autour du club. L'ancienne franchise de la RDA compte 56'000 membres. Union est même devenu une adresse courue comme le prouve l'arrivée de l'international allemand Robin Gosens, en provenance de l'Inter Milan.
Dernière saison de rêve
En cinq ans, l'équipe du quartier de Köpenick a écrit une des plus belles histoires du football européen. Cinq saisons après la promotion, Union Berlin se prépare à disputer la compétition suprême alors que son voisin Hertha Berlin se retrouve en 2e Bundesliga.
Union fut la seule équipe à ne concéder aucune défaite sur son terrain et y a même remporté un point de plus que le «Rekordmeister» Bayern. Toutefois, Urs Fischer ne s'emballe pas après une dernière saison de rêve.
«Pourquoi devrais-je changer de naturel ?», s'étonne le Zurichois, fidèle à lui-même. «C'est clair que j'ai appris, c'est clair que je ne commets plus les mêmes erreurs qu'au début de ma carrière.» Mais il ne perd pas la tête à 57 ans. Même l'incroyable développement de son équipe ne le fait pas sortir de son calme olympien. «Je suis depuis longtemps dans les affaires. Je sais comment cela peut aller vite dans un sens comme dans l'autre.»
Dans les pas de Favre
A Zurich, Thoune et Bâle, ses collaborateurs gardent les meilleurs souvenirs de leur travail avec Fischer. Dans l'ombre de Lucien Favre à ses débuts, il a su parfaitement retirer le meilleur du technicien vaudois. «Sa méticulosité, son sens tactique. Cela m'est resté.»
Urs Fischer se souvient en détail pour Keystone-ATS de sa collaboration avec le futur entraîneur de Mönchengladbach et de Dortmund. «Au cours de sa première année au FC Zurich, j'ai soutenu Lucien comme teamcoach, quand tout ne tournait pas encore très rond.»
Sa réussite de l'an dernier – quatrième de Bundesliga – lui a valu la reconnaissance de ses pairs. Son titre de meilleur entraîneur de la saison est la reconnaissance de son formidable travail de construction. «Sans une équipe dans ton dos, tu ne deviens pas excellent.» Depuis des années, Fischer travaille avec le même staff. «Quand tu as des spécialistes reconnus à disposition et que la possibilité de les intégrer dans l'équipe existe, ce serait bête de ne pas le faire.»