«Au bord du désastre» Le spectre de la Ligue Europa fait trembler le Barça

ATS

13.10.2022 - 13:19

Rattrapé par sa fragilité défensive en Ligue des champions et en plein doute avant un clasico au sommet dimanche, Barcelone craint d'être reversé vers la modeste Ligue Europa, comme l'an dernier.

Robert Lewandowski devra-t-il se résigner à disputer la Ligue Europa dès janvier?
Robert Lewandowski devra-t-il se résigner à disputer la Ligue Europa dès janvier?
Getty Images

Robert Lewandowski, deuxième du Ballon d'Or 2021 et troisième meilleur buteur de l'histoire de la Ligue des champions, devra-t-il se résigner à disputer la Ligue Europa dès janvier? Ce sera, sans doute, bientôt une réalité.

Après le match nul 3-3 concédé mercredi soir contre l'Inter Milan, il faudrait un miracle pour que le Barça évite l'éviction dès la phase de groupes de la Ligue des champions. Une élimination aussi catastrophique qu'historique: le Barça n'a pas manqué la phase à élimination directe de la Ligue des champions deux fois d'affilée depuis la saison 1998-1999, soit 24 ans.

Dans deux semaines, les Catalans connaîtront leur sort avant le coup d'envoi de leur duel face au Bayern Munich au Camp Nou: si le mercredi 26 octobre à 18h45, l'Inter bat le peu redoutable Viktoria Plzen à San Siro, le Barça débutera son match à 21h00 en étant déjà mathématiquement éliminé de la Ligue des champions.

La troisième place du groupe, synonyme de Ligue Europa, semble, elle, presque acquise, mais c'est une maigre consolation au regard des ambitions du Barça, qui a dépensé sans compter pour se renforcer à l'intersaison.

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«Aspirer à mieux»

«Au bord du désastre», se sont accordés les journaux sportifs madrilènes Marca et As à leurs unes respectives jeudi. «Vivants par miracle», a positivé à sa une le quotidien catalan Sport, tandis que son concurrent Mundo Deportivo s'est montré plus radical, en titrant: «k.-o. virtuel».

«C'est cruel», s'est lamenté Xavi en conférence de presse d'après-match, se disant «fâché, déçu, triste, contrarié, et un peu enragé». «Nos erreurs nous ont tués», a résumé l'entraîneur catalan. «Avec le recrutement que l'on a fait, on devait aspirer à mieux», a abondé le capitaine Sergio Busquets après le match.

La saison dernière, l'élimination de la C1 avait achevé le Barça, déjà sonné par le départ de son emblème Lionel Messi au Paris SG et affaibli par de multiples séismes économiques et institutionnels.

Battu (3-2, 1-1) en quart de finale de C3 par l'Eintracht Francfort, futur vainqueur de la compétition, le Barça avait alors tout tenté pour retrouver le devant de la scène européenne.

Il a activé plusieurs leviers économiques, signé un nouveau contrat de sponsoring colossal avec Spotify et hypothéqué des parts de ses actifs pour dépenser 143 millions d’euros et attirer sept joueurs durant le mercato estival. Des noms ronflants, comme Raphinha, Jules Koundé ou Lewandowski, qui ne seront pas amortis tout de suite.

Désastre économique

Dimanche, lors de l'assemblée générale ordinaire du Barça, les dirigeants ont présenté un budget prévisionnel record de 1,255 milliard d'euros... en assumant que leur équipe atteindrait au moins le stade des quarts de finale de la Ligue des champions.

En chutant dès la phase de groupes, le Barça passe donc à côté des primes au mérite versées par l'UEFA: 9,6 millions d’euros pour une qualification pour les 8es de finale et 10,6 millions d’euros pour une qualification pour les quarts.

Soit, au total, un manque à gagner d'au moins 20,2 millions d’euros... qui ne pourra être comblé même en cas de sacre en Ligue Europa (l'intégralité de leur parcours jusqu'à la victoire leur rapporterait 14,4 millions d’euros).

Sans parler du manque à gagner en billetterie et produits dérivés, étant donné que les oppositions en C3 risquent de susciter moins d'intérêt que les grandes affiches de C1.

Ce cuisant échec peut s'expliquer sportivement: des blessures en cascade, une défense rafistolée et aux abois, des cadres coupables, comme Busquets ou Gerard Piqué...

«On a commis des erreurs qu'on n'a pas le droit de commettre à ce niveau. C'est un coup dur, mais il faut essayer de s'en remettre vite mentalement, pour aller au Bernabéu avec confiance», a suggéré Eric Garcia au coup de sifflet final.

Car la prochaine échéance arrive dès dimanche (16h15) pour les Blaugranas, avec le premier clasico de la saison en Liga. Et le Real Madrid s'imagine volontiers fossoyeur d'un Barça au bord de l'abîme.