Les Young Boys ont montré des signes de redressement mercredi en battant Galatasaray 3-2 en play-off aller de la Ligue des champions. Ce réveil arrive au bon moment après un début de championnat raté.
Le football est parfois très paradoxal: face au champion de Turquie, YB a fêté un succès que peu lui prédisaient. Et pourtant, au terme de la rencontre, les Bernois regrettaient les occasions manquées. Surtout celle de la 58e, quand Ebrima Colley a touché le poteau, manquant le 3-0 qui «aurait sans doute mis k.-o» Galatasaray, selon l'entraîneur Patrick Rahmen.
Au lieu de ça, les Turcs ont marqué deux fois peu après. Alors même si YB a pu arracher la victoire ensuite, ce 3-2 qui a sanctionné le match aller est encore loin de garantir la qualification pour la suite de la compétition.
Montée en puissance
«Ce 3-2 est un beau succès, mais rien de plus», a commenté Rahmen. Le technicien s'est par contre réjoui de la performance de ses joueurs, qui ont confirmé la montée en puissance constatée depuis le début du mois.
Joël Monteiro, qui a inscrit ses deux premiers buts de la saison, peut être considéré comme le symbole du redressement des siens. Son doublé a rappelé pourquoi il avait été un candidat pour une place avec l'équipe de Suisse lors de l'Euro. Le Portugais de naissance, né en Valais, avait reçu son passeport rouge à croix blanche peu avant le début de la compétition.
Retenu pour le camp d'entraînement, il n'avait pas convaincu Murat Yakin et n'avait dès lors pas été du voyage en Allemagne. Patrick Rahmen tente une explication: «Son langage corporel n'est parfois pas très positif. Mais ce ne serait pas juste de vouloir trop interpréter ça. Il pense autrement qu'il agit», dit-il.
La motivation de Monteiro se ressent très distinctement quand on dialogue avec lui, poursuit l'entraîneur bernois. Mais il est clair qu'il a dû surmonter la déception d'avoir manqué l'Euro. Et après une entame difficile dans la saison, il a retrouvé ses sensations en préparant plusieurs buts en Coupe, puis en marquant mercredi.
Intensité dans les duels
Avec Monteiro et Colley, YB dispose d'attaquants capables de poser des problèmes aux défenseurs turcs. Ils apportent de l'intensité dans les duels, ce qui a souvent manqué en Super League depuis le début de l'exercice.
Il faudra poursuivre sur cette voie, remarque Rahmen, «Mais on sait que ce sera très chaud à Istanbul», ajoute-t-il. Les 50'000 fans vont pousser leur équipe et mettre la pression sur les visiteurs. Les Bernois ne pourront pas se permettre de juste défendre leur maigre avantage. «On aura des occasions et on va chercher à marquer», espère l'entraîneur.
L'enjeu est de taille, aussi sur le plan financier. Rien que la prime d'entrée rapporterait 18,6 millions pour YB en Ligue des champions, contre 4,3 en Europa League. De quoi susciter une énorme motivation...