Sandro Lauper expulsé pour la deuxième fois en quatre jours, Mohamed Ali Camara à la chasse aux souvenirs à la pause : les Young Boys n'ont pas écrit l'histoire que Raphaël Wicky espérait à Manchester mardi soir en Ligue des champions.
Lauper ne s'est pas attardé en zone mixte. Il a levé la main gauche, secoué la tête et juste dit «sorry» avant de s'en aller. Pourtant, il aurait été intéressant d'avoir des explications quant à sa prestation face aux Citizens, avec un penalty provoqué et deux cartons jaunes en 53 minutes seulement.
Mais Lauper (27 ans) n'a pas voulu s'exprimer, peut-être sur demande de son club. Le chef de presse était à ses côtés quand le joueur a traversé la zone mixte, alors que les autres Bernois sont passés de manière indépendante.
Plusieurs fois stoppé par de graves blessures aux genoux, le milieu de terrain est toujours revenu. Son entraîneur apprécie ses qualités de résilience et d'organisateur au coeur du jeu. Sandro Lauper traverse cependant une phase particulière de sa longue carrière avec YB.
Durant ses 252 premiers matches avec les jaune et noir, il n'avait encore jamais été expulsé. Cette statistique a volé en éclats avec un rouge direct samedi à Winterthour suivi d'une nouvelle expulsion mardi à Manchester après deux avertissements.
Wicky a pensé à le remplacer
Raphaël Wicky a pensé à remplacer Lauper durant la pause. Mais il y a renoncé, indiquant ne pas pouvoir changer chaque élément après un carton jaune. «Malheureusement, dans ce cas, ne pas réagir était une mauvaise décision», a admis l'entraîneur bernois.
Mais le technicien est bien conscient que son équipe n'a pas perdu en raison de cette expulsion, survenue alors que le score était déjà de 3-0. Elle a cependant encore diminué les chances de pouvoir évoluer avec le courage que Wicky aurait souhaité.
«Perdre ici n'est pas honteux, mais nous sommes déçus de ne pas avoir pu montrer nos capacités», explique le Valaisan. «Nous ne devons pas rentrer avec la tête baissée. Nous avons perdu 3-0 contre la meilleure équipe du monde, cela arrive à d'autres chaque week-end.»
Mauvais signal de Camara
Un autre fait peut poser des questions sur l'attitude et le professionnalisme des joueurs bernois. Sur le chemin des vestiaires à la pause, le capitaine Mohamed Ali Camara a quémandé à Erling Haaland... son maillot ! Une pratique qui se déroule traditionnellement au coup de sifflet final et non à la mi-temps.
Le défenseur a-t-il ainsi agi plus en tant que fan que comme joueur professionnel ? La question a été posée à Raphaël Wicky, qui a répondu avec une pointe d'humour. Peut-être que c'est Haaland qui a demandé le maillot de Camara, a-t-il lancé...
Le technicien a assuré vouloir évoquer ceci avec le défenseur guinéen. Mais il est convaincu que cet épisode n'a eu aucune influence sur la performance de ses protégés.
Erling Haaland a quant à lui été surpris par la demande incongrue de son adversaire du jour. «You can’t dot this ! (Tu ne peux pas faire ça)», a ainsi lancé l’attaquant star norvégien à Camara, tout en lui donnant son maillot, selon les images télévisées.