Mondial 2018 Allemagne: une mini-révolution payante, mais durable?

ATS

26.6.2018

Joachim Löw a écarté Face à la Suède, Joachim Löw a écarté ses cadres Khedira et Özil et l'Allemagne a gagné. Suffisant pour persister ce mercredi face à la Corée du Sud et obtenir sa qualification?

Sami Khedira (au centre) et Mesut Özil (à droite) ont été écarté par Joachim Löw contre la Suède.
Sami Khedira (au centre) et Mesut Özil (à droite) ont été écarté par Joachim Löw contre la Suède.
Keystone

Il est du devoir des sélectionneurs de renvoyer l'image, toujours, d'une maîtrise totale des événements. D'afficher une sérénité inébranlable même dans les coups durs. Joachim Löw n'échappe pas à la règle, mais le contraste est parfois saisissant entre les paroles et les actes.

La terre d'Allemagne a tremblé le dimanche 17 juin, tandis que la Mannschaft, championne du monde en titre, entrait dans le Mondial du mauvais pied face au Mexique (0-1). "Il n'y a aucune raison de tout balayer", avait rétorqué Joachim Löw, interrogé sur les changements qu'il devrait effectuer pour rendre sa sélection plus compétitive.

Pas de changement, confiance maintenue dans les principes de jeu et dans les hommes, circulez, il n'y a rien à voir ! Mais ça, c'était pour l'extérieur. Car, au coeur même de l'effectif, les retouches apportées par Löw ont été importantes. Spectaculaires, même.

Quand les Allemands se sont présentés sur la pelouse de Sotchi, samedi dernier face à la Suède (2-1), trois piliers de l'équipe manquaient. Or, si Mats Hummels était légèrement blessé, Sami Khedira et Mesut Özil, eux, étaient clairement des victimes de la défaite mexicaine. Des victimes de marque.

Özil dégradé

Özil n'est autre que le sémaphore de Joachim Löw, son homme de confiance, son relais sur le terrain, son chef d'orchestre. Sa non-titularisation contre les Suédois est une sensation: le stratège est l'homme le plus utilisé par son sélectionneur depuis des années. En fait, le Gunner figurait dans le "onze" initial de la Mannschaft lors de chacun des matches du Mondial 2010, de l'Euro 2012, du Mondial 2014 et de l'Euro 2016. Soit, en comptant le Mexique cette année, 26 rencontres consécutives en tant que titulaire en phase finale !

Et ce en dépit du bourdonnement lancinant de ceux, nombreux, qui émettent régulièrement des doutes quant à l'apport du joueur. Les sceptiques ont peut-être été rassurés par la dernière sortie de l'Allemagne: buteur et bon dans le jeu, Marco Reus a apporté un vrai plus aux champions du monde et la presse allemande l'annonce désormais comme un indéboulonnable.

Le manque de mordant offensif de la Mannschaft contre le Mexique n'a pas été le seul motif de préoccupation, et sans doute même pas le principal. A voir la charnière Hummels - Boateng si souvent livrée à elle-même, c'est toute l'organisation défensive, très fébrile, qui a inquiété.

Fébrilité défensive

Löw a alors pris deux mesures radicales: repasser à une défense à quatre - l'Allemagne avait joué à trois contre le Mexique, avec un Kimmich porté vers l'avant et laissant ainsi d'immenses brèches derrière lui - et sortir du "onze" Sami Khedira. Le cas du récupérateur de la Juve est, comme pour Özil, très délicat, en cela que le joueur est également un des socles de l'équipe, dont l'apport à partir des quarts de finale du Mondial 2014 avait été inestimable.

Sebastian Rudy, son remplaçant, a été plutôt efficace contre la Suède. Et le milieu de Bayern Munich a pour lui la jeunesse (19 ans) et des jambes que n'a visiblement plus vraiment son aîné de 31 ans.

Pour un sélectionneur qui n'avait aucune raison de changer, Joachim Löw a fait une mini-révolution. Persistera-t-il dans cette voie jeudi contre la Corée du Sud ?

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