Equipe de Suisse Après la France et l’Espagne, pourquoi pas le Brésil ?

ld, ats

28.11.2022 - 05:30

La bonne nouvelle tout d'abord : la Suisse n'a encore jamais perdu en deux confrontations avec le Brésil en Coupe du monde. La mauvaise nouvelle ensuite : l'équipe qu'elle est appelée à affronter ce lundi (17h) à Doha est, sans doute, aujourd'hui la meilleure au monde.

Face au Brésil, c'est un immense défi qui attend Yann Sommer et l'équipe de Suisse lundi.
Face au Brésil, c'est un immense défi qui attend Yann Sommer et l'équipe de Suisse lundi.
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Keystone-SDA, ld, ats

Le défi proposé à Murat Yakin, celui d'une vie peut-être, ce lundi est aussi exaltant que ceux relevés par Franco Andreoli à Sao Paulo en 1950 et par Vladimir Petkovic à Rostov-sur-le-Don en 2018.

Il y a septante-deux ans, Jacky Fatton avait signé un doublé pour un nul (2-2) qui n'avait malheureusement pas suffi pour passer le cap du premier tour. Il y a quatre ans, personne ne peut oublier l'égalisation de la tête de Steven Zuber seul perdu au milieu des défenseurs brésiliens pour un point (1-1) qui avait valu son pesant d'or.

A Doha, Murat Yakin signerait bien sûr les yeux fermés pour obtenir un résultat identique. Après le succès 1-0 un brin laborieux contre le Cameroun obtenu jeudi dernier, un point lundi permettrait aux Suisses d'aborder en position de force leur «finalissima» de vendredi contre la Serbie. Le pire scénario serait, en revanche, une défaite trop lourde des Suisses conjuguée à un succès serbe face au Cameroun. Il placerait alors la Suisse dans l'obligation de s'imposer contre la Serbie pour se hisser en huitièmes de finale.

Et pourquoi pas gagner ?

Un troisième scénario, le plus beau, est possible: une victoire suisse. L'évoquer n'a rien d'incongru pour une équipe qui a, en moins de quinze mois, éliminé la France à l'Euro 2021, devancé l'Italie dans le tour préliminaire de cette Coupe du monde, et battu, enfin, le Portugal et l'Espagne lors de la Ligue des Nations.

Le «problème», toutefois, est de taille: la marche est vraiment très haute. Même en l'absence de Neymar, son maître à jouer, le Brésil présente sur le papier une équipe formidable. La performance livrée jeudi lors du succès 2-0 contre la Serbie renforce cette impression.

Avec Vinicus Junior, Riicharlison, l'homme du doublé contre les Serbes, et Raphinha, le «professeur» Tite aligne un nouveau trio d'attaque par rapport à la dernière Coupe du monde. Et cela change tout! Par sa rapidité et par la confiance qu'il a puisée dans l'improbable victoire du Real Madrid en Ligue des Champions, Vinicius Junior est peut-être le facteur X de ce Brésil 2022. Meilleur joueur suisse jeudi contre le Cameroun, Silvan Widmer aura le loisir de démontrer lundi qu'il défend aussi bien qu'il attaque.

Le maître du contre-pied

Personne ne peut anticiper les choix, celui de la tactique et celui des hommes, de Murat Yakin pour cette rencontre. Le Bâlois ne fera certainement pas une impasse sur ce match, mais le rendez-vous contre la Serbie entrera dans sa réflexion au moment de trancher.

La menace d'un second carton jaune pour Manuel Akanji et pour Nico Elvedi, la condition incertaine de Ricardo Rodriguez et de Noah Okafor – lequel n'a pas participé dimanche à l'entraînement collectif -, la faculté de Xherdan Shaqiri d'enchaîner trois titularisations en l'espace de huit jours: les questions ouvertes sont nombreuses.

Et avec un entraîneur capable de modifier à trois reprises son organisation de jeu en l'espace de 20 minutes au point de rendre fou son capitaine et d'offrir un baptême du feu en Coupe du monde à un gamin de 20 ans (Fabian Rieder), il n'y a aucune certitude. Sauf qu'il est le maître du contre-pied!