À quelques jours du lancement de la Coupe du monde 2022, l’équipe de blue s’est replongée dans le passé afin de vous faire part de ses meilleurs souvenirs en lien avec la compétition. Du Mondial 1978 en Argentine à celui de 2018 en passant par l’épopée helvétique de 1994, revivez les grands moments de l’histoire du ballon rond. Aujourd’hui, Daniel Burkhalter évoque ses souvenirs.
Journaliste blue Sports
Daniel Burkhalter
Des aller-retours vers le Togo
J'ai eu la chance de vivre deux Coupes du monde sur place, en 2006 et 2010. En Allemagne, j'étais l'un des envoyés spéciaux des journaux romands, et j'avais pu choisir d'être basé à Munich, au coeur de l'événement. Donc pas d'équipe de Suisse pour moi, mais l'opportunité de suivre notamment l'un de ses adversaires principaux, le Togo, basé en Bavière. Et franchement, au début, ça ne semblait pas forcément fou comme perspective. Les papiers que j'allais déposer dans le pot commun, à disposition des différentes rédactions, allaient-ils vraiment être choisis ?
Eh bien je vous le donne en mille, À FOND ! Certains sont peut-être trop jeunes pour s'en souvenir, mais le Togo, qualifié pour sa première Coupe du monde, allait défrayer la chronique jour après jour pour des problèmes de versement de primes et de tensions internes avant d'affronter la Suisse, le 19 juin. Rappel des faits : nommé trois mois plus tôt, le sélectionneur allemand Otto Pfister démissionne le 9 juin, jour d'ouverture du tournoi, puis revient sur sa décision 3 jours plus tard, à quelques heures du premier match, face à la Corée du Sud. Vous imaginez bien, cette subite actualité autour des Eperviers intéresse fortement les éditeurs romands. Du coup, il n'y a pas un jour ou presque ou je ne dois pas prendre ma voiture pour me rendre au camp de base togolais, à la rencontre des coéquipiers de la star de l'époque, Emmanuel Adebayor.
Un jour un papier sur un possible nouveau sélectionneur, un autre sur un dirigeant de la fédération qui accuse Pfister d'être un alcoolique, etc. Puis, un jour, alors que j'assiste à une conférence de presse «ordinaire», je me retrouve aux côtés du... sorcier officiel de l'équipe! Une rencontre incroyable, un article fou. Ce sera mon papier le plus largement diffusé en Suisse romande, de Genève à Delémont, en passant par Sion et Neuchâtel.
Quelques jours plus tard, alors que le problème des primes n'est toujours pas réglé, les Togolais menacent de ne pas jouer face à la Suisse. J'y retourne pour un nouveau papier... La FIFA interviendra finalement pour faire verser ses primes et pour que le match se joue. Au final, le Togo rentrera avec trois défaites en poche - dont le 2-0 mémorable face à la Suisse - et moi j'étais devenu un spécialiste du football togolais. Cela m'aura même valu de participer à deux émissions de radio pour raconter le quotidien agité du camp de base des Eperviers.