Euro 2021 Euro 2021 : l'Ecosse portée par l'incroyable destin de Robertson

ATS

14.6.2021 - 05:00

Sevrée de grandes compétitions depuis 1998, l'Ecosse attend ses débuts dans l'Euro contre les Tchèques, lundi (15h00). Mais pour le capitaine Andy Robertson, guichetier à Hampden Park il y a huit ans, cette rencontre aura un goût tout plus particulier.

Andrew Robertson est ll capitaine de la sélection écossaise.
Andrew Robertson est ll capitaine de la sélection écossaise.
Getty

«La vie à mon âge, sans argent, ça craint #besoindunboulot», avait tweeté à 18 ans le jeune Andrew Henry Robertson, obscur joueur de Queen's Park, club de quatrième division écossaise, qui vendait parfois des tickets au stade de Glasgow où l'Ecosse dispute ses matches, pour joindre les deux bouts.

Un message de 2012 ressorti des oubliettes et devenu viral, aujourd'hui qu'il est une pièce maîtresse de Liverpool, vainqueur de la Ligue des champions 2019 et champion d'Angleterre en 2020, et alors qu'il s'apprête à conduire sa sélection dans sa première compétitions majeure depuis le Mondial 98.

Trois ans avant ce message presque en forme de SOS, il avait été viré du centre de formation du Celtic, jugé trop frêle. Obsédé par le football, il était tout près de se résoudre à une carrière de prof de sport, mais ses parents avaient accepté de l'aider encore une saison au sein du club doyen d'Ecosse avant de tourner la page.

De la 4e division à la Champions

Le petit coup de pouce du destin a été la rétrogradation en quatrième division, cette année-là, des Glasgow Rangers, pour raisons financières, qui a donné un coup de projecteur inespéré au championnat dans lequel se débattait Robertson. Repéré par Dundee United, club de l'élite, puis parti tenter l'aventure du Championnat d'Angleterre avec Hull, il a vu sa carrière prendre un coup d'accélérateur vertigineux.

Après avoir fait l'ascenseur avec Hull, relégué pour sa première saison et vainqueur des barrages pour la montée la saison suivante, pour redescendre encore au terme de son troisième exercice, il a malgré tout convaincu Liverpool de miser 8 millions de livres (9 millions d'euros) sur lui pour occuper un poste de latéral gauche à saisir.

Le titulaire de l'époque, l'Espagnol Alberto Moreno, avait été largement considéré comme responsable dans la défaite (3-1) en finale de la Ligue Europa, quelques semaines plus tôt, face à Séville, qui avait privé Liverpool des millions d'euros de la qualification en Ligue des champions promise au vainqueur.

Travailleur acharné

Si sa détermination et sa ténacité en font le joueur-type qu'affectionne Jürgen Klopp, sa qualité de centre a été un élément-clé de la renaissance de Liverpool sous les ordres de l'Allemand.

Sur les trois dernières saisons de Premier League, seuls son coéquipier Trent Alexander-Arnold et le Belge Kevin De Bruyne, avec Manchester City, ont délivré plus de passes décisives.

En aidant les Reds à redevenir champion d'Angleterre trente ans après leur dernier titre, en 2020, il appartient déjà à la légende du club. En aidant son pays à vaincre la malédiction des éliminatoires et à gagner son billet pour l'Euro, il a écrit une autre page d'histoire.

Par son travail acharné, sa détermination, mais aussi sa qualité dans le jeu, le capitaine écossais incarne parfaitement les valeurs qui ont remis son pays sur la carte du football de très haut niveau.