Mondial dames Suisse - Espagne : pour un exploit dans le «temple» du rugby

ATS

4.8.2023

Après un tour préliminaire sans génie mais surmonté grâce à sa défense de fer, la Suisse goûtera à nouveau à l’ivresse d’un huitième de finale de la Coupe du monde. A l’Eden Park d’Auckland dans le «temple» du rugby, elle défie l'Espagne ce samedi à 17h00 (07h00 en Suisse).

L’équipe de Suisse espère garder son sourire à l’issue de son duel avec l’Espagne samedi.
L’équipe de Suisse espère garder son sourire à l’issue de son duel avec l’Espagne samedi.
Keystone

ATS

Sur le papier, ce huitième de finale était annoncé. Toutefois, il aurait dû se dérouler à Wellington si, comme on pouvait le penser, l’Espagne avait terminé à la première place de son groupe et la Suisse derrière la Norvège. Mais une vérité demeure en revanche : l’Espagne sera bien la grande favorite de cette rencontre.

La marche à suivre est connue

Inga Grings et ses joueuses admettent cet état de fait. Joueuse du FC Barcelone, Ana Maria Crnogorcevic, l’internationale la plus capée avec ses 150 sélections, souhaitait ainsi rencontrer avant tout le Japon à ce stade de la compétition. Mais c’était sans compter la déroute 4-0 concédée par la Roja face aux joueuses nippones dans une rencontre qu’elle n'a peut-être pas voulu remporter à tout prix. «Les Japonaises avaient la bonne tactique pour gagner ce match : une organisation défensive excellente et un jeu de transition très rapide», souligne Ana Maria Crnogorcevic.

Les Suissesses connaissent la marche à suivre pour créer la surprise. Bien défendre dans un premier temps devant une Gaëlle Thalmann toujours invaincue dans cette Coupe du monde en trois rencontres. Avoir, ensuite, les idées claires en phase offensive. Après les deux buts – dont un penalty – lors du premier match contre les Philippines, les Suissesses sont restées «muettes» tant devant la Norvège que devant la Nouvelle-Zélande. Elles ont manqué singulièrement de discernement dans les trente derniers mètres alors que le décalage avait été provoqué et le surnombre établi.

Se libérer devant le but adverse

«Notre stratégie depuis le début de cette Coupe du monde était claire. Nous l’avons parfaitement suivie et cela a payé», souligne Ramona Bachmann. La joueuse du PSG sait toutefois que ses partenaires et elle devront considérablement élever le curseur pour que l’aventure se prolonge au-delà du match de samedi.

Miser sur un 0-0 pendant 120 minutes dans l'attente de la séance des tirs au but semble bien illusoire. Mais le fait d’avoir assuré la qualification pour les huitièmes de finale, un objectif avoué que n’ont pas atteint l’Allemagne, l’Italie et le Brésil, peut, peut-être, libérer les joueuses, aider à faire disparaître cette retenue qui était bien perceptible à l’approche du but adverse.

Les Suissesses mesurent parfaitement l’enjeu. Une qualification ferait oublier la défaite 1-0 concédée à Vancouver devant le Canada lors de la Coupe du monde 2015. Elle leur offrirait, par ailleurs, un quart de finale «jouable» contre le vainqueur de la rencontre de dimanche entre les Pays-Bas et l’Afrique du Sud.

Et à deux ans d’un Euro à domicile, un exploit à l’Eden Park insufflera très certainement de Genève à Rorschach un élan salutaire pour la cause du football féminin.