Mondial 2018 Suisse - Suède: le jeu des "Blågult" décrypté

ATS

2.7.2018

Un axe central verrouillé, un jeu délaissant les ailes et la possession, une réelle efficacité devant le but adverse suite à récupération et à une transition directe vers l'avant, un impact physique impressionnant: voici les caractéristiques de la Suède.

Emil Forsberg est le véritable métronome de la sélection suédoise.
Emil Forsberg est le véritable métronome de la sélection suédoise.
Keystone

Un bloc compact qui ne s'embarrasse pas avec des constructions trop élaborées: tel est le portrait très résumé de la Suède, adversaire de l'équipe de Suisse mardi en 8e de finale du Mondial.

La Suède n'a eu le ballon, au total de ses trois matches dans le groupe F, que 38% du temps (55% pour la Suisse). L'analyse des positions médianes des Scandinaves ne laisse aucune place au doute: Janne Andersson a mis en plus un dispositif qui n'a qu'une seule obsession: bloquer l'axe. Un axe qui est également l'option privilégiée des Suédois pour attaquer, périmètre où se concentrent Marcus Berg (normalement le plus en pointe) et Ola Toivonen, extrêmement proches l'un de l'autre. A tel point que le 4-2-3-1 annoncé est souvent plus proche d'un 4-4-2.

Hormis lors de la victoire en entrée de tournoi contre la Corée du Sud (1-0), c'est sinon sur le flanc droit que la Blagult se montre la plus entreprenante, le côté de Viktor Claesson. Dans le système d'Andersson, le milieu de terrain de Krasnodar joue clairement le rôle de rampe de lancement tandis que son pendant à gauche, Emil Forsberg, agit plutôt comme le métronome qui dicte le tempo et joue régulièrement le ballon vers l'arrière.

Le vide Larsson

Le jeu, avant d'atteindre le secteur offensif, transite essentiellement par les deux sentinelles du milieu de terrain, Albin Ekdal et Sebastian Larsson, les deux plaques tournantes. Ce dernier sera suspendu contre la Suisse, ce qui risque de poser des problèmes au sélectionneur tant le demi de Hull City est de ceux qui touchent le plus de ballons dans l'équipe.

Larsson et Ekdal, sont les premiers joueurs recherchés par la charnière défensive Victor Lindelöf - Andreas Granqvist, lorsque ceux-ci n'optent pas pour une passe longue en direction de Berg. Ayant pour consigne de resserrer dans l'axe, les deux latéraux n'endossent pas énormément de responsabilités offensives. Mais Ludwig Augustinsson, à gauche, est le plus actif et celui que Larsson, Ekdal mais aussi Forsberg trouvent le mieux.

Il faut toutefois bien lire tout ceci à la lumière d'une sélection qui n'aspire absolument pas à dicter le jeu. Deux autres statistiques en attestent. Celui du temps total passé avec le ballon: 62'11 pour la Suède (il n'y guère que l'Islande et l'Iran qui affichent un score plus bas) contre 97'53 pour la Suisse (9e du classement). Les Scandinaves n'ont tenté que 842 passes (660 réussies), là encore ne devançant que les Islandais et les Iraniens, alors que la formation de Vladimir Petkovic totalise 1579 essais (9e) pour 1354 succès (11e).

Pas de but de la tête

Il ne faudrait toutefois pas réduire la Suède à une bande de brutes recroquevillées en défense et balançant devant. La Blagult a tiré pratiquement autant de fois au but que les Suisses, s'est montrée plus précise et plus efficace, n'a marqué aucun but de la tête (deux actions de jeu et deux penalties) tout en étant néanmoins un tout petit moins dangereuse globalement. Chiffre intéressant: Shaqiri et Cie cherchent beaucoup plus de dribble que leurs futurs adversaires, lesquels limitent la prise de risque au strict minimum.

Un axe verrouillé par le quatuor des deux défenseurs centraux et des deux milieux récupérateurs, un jeu délaissant souvent les ailes et la possession, plutôt direct et tourné vers l'avant, une réelle efficacité devant le but adverse, un impact physique qui se traduit par de nombreux duels aériens remportés: messieurs les Suisses, voici les Suédois, qui ne vous feront strictement aucun cadeau mardi à Saint-Pétersbourg.

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