Il est parti pour rester ! A moins d’un tremblement de terre, Murat Yakin prolongera ces prochains jours son bail à la tête de l'équipe de Suisse.
A Stuttgart où l’équipe était revenue dans la nuit de Düsseldorf, celui qui est devenu le plus grand sélectionneur de l’histoire du football suisse a confirmé qu’il souhaitait poursuivre sa mission. «L’équipe de Suisse demeure ma priorité. Quelque part, j’étais redevable de la confiance qui m’a été accordée il y a trois ans, explique-t-il. Je crois l’avoir été puisque j’ai atteint tous les buts qui avaient été fixés. Maintenant, des discussions vont s’ouvrir. Nous verrons bien ce qu’il en ressortira.»
Au sein de l’ASF, la reconduction du contrat de Murat Yakin et de son assistant Giorgio Contini sont bien sûr l’objectif poursuivi. «Nous allons tout faire pour qu’elle se finalise ces prochains jours», précise le directeur des équipes nationales Pierluigi Tami. On a le sentiment que pour Murat Yakin, le maintien de son ami Giorgio Contini dans un binôme qui s'est avéré excellent, est non négociable.
«Une chance unique»
Lors de cette dernière conférence de presse tenue en Allemagne, Murat Yakin est revenu sur cette élimination mortifiante en quarts de finale contre l’Angleterre. «Nous avons laissé passer une chance unique. Une chance d’aller en demi-finale et une chance peut-être aussi de disputer la finale de cet Euro, glisse-t-il. Nous avons payé au prix fort un moment d’inattention qui a conduit à l'égalisation des Anglais. Mais pour le reste, l’équipe a livré un grand match. Les onze joueurs alignés au coup d’envoi ont été remarquables. Ceux sortis du banc aussi. Je veux croire que nous ne nous sommes pas beaucoup trompés au cours de ce tournoi...»
Le Bâlois maintient que son approche avant la séance des tirs au but était la bonne avec notamment les introductions dans les prolongations de trois spécialistes de l’exercice que sont Xherdan Shaqiri, Zeki Amdouni et Vincent Sierro. «Nous étions parfaitement préparés, assure-t-il. Nous savions tout des tireurs anglais. Mais vous savez, on ne peut pas savoir ce qui se passe dans la tête du joueur lorsqu’il marche du rond central jusqu’au point de penalty. Cela, on ne peut pas l’entraîner...»
Une douce revanche
Murat Yakin a mesuré pleinement l’enthousiasme suscité par le parcours de son équipe dans le pays. «Je veux aussi souligner que nous avons bénéficié d’un soutien extraordinaire de nos fans lors des cinq matches», ajoute celui qui a instauré en Allemagne une tradition qui peut surprendre l’étranger avec son demi-tour d’honneur d’avant-match pour encourager la ferveur du public. Cette communion ressemble très certainement à une douce revanche pour Murat Yakin, qui n’avait pas été loin de réaliser l’unanimité contre lui l’automne dernier...
Mais l’été (?) allemand a gommé à jamais le souvenir de ce tour préliminaire achevé dans la grande souffrance. «Je tiens toutefois à rappeler que depuis le huitième de finale de la Coupe du monde 2022 contre le Portugal, nous n’avons perdu qu’un seul match sur 19. En novembre en Roumanie dans un match sans enjeu puisque la qualification pour l’Euro était déjà acquise...», précise Murat Yakin comme pour rappeler que les critiques émises à l’époque étaient sans doute trop excessives. Excessives peut-être, mais salutaires sûrement.