Il a attendu son moment pour briller : Ollie Watkins, qui n'avait disputé qu'une vingtaine de minutes depuis le début du tournoi, a envoyé les Three Lions en finale de l'Euro 2024.
Entré en jeu dix minutes plus tôt à la place du capitaine Harry Kane, qui avait remis les siens dans la partie en transformant un pénalty qu'il avait provoqué, l'attaquant d'Aston Villa a trouvé la faille à la 90e d'un superbe enchaînement de pur buteur, crucifiant les Pays-Bas mercredi (2-1).
Bien servi dans la surface par Cole Palmer, il a résisté au roc néerlandais Stefan De Vrij pour s'amener le ballon et loger une frappe limpide du droit dans le petit filet opposé. «C'est incroyable, j'ai attendu ce moment pendant des semaines!» a confié Watkins, logiquement élu homme du match pour avoir forcé la décision dans le «money time», à la télévision allemande.
«L'Angleterre a souffert surtout à cause des changements de Ronald Koeman. Ils ne trouvaient pas la solution et avaient désespérément besoin d'un remplaçant. Cet homme était Ollie Watkins, et il l'a fait parfaitement», a réagi le légendaire Alan Shearer sur BBC Radio. «Je me demandais quand est-ce que les changements auraient lieu. Ils ont été justes, parfaits. Quelle soirée pour Watkins et pour l'Angleterre!»
Finisseur hors pair
Formidable finisseur, valeur sûre de la Premier League dont il a terminé deuxième meilleur buteur avec 19 réalisations (et 13 passes décisives), l'attaquant formé à Exeter n'a découvert le haut niveau que tardivement, après avoir gravi les échelons du football britannique un à un.
Révélé à Brentford, il a depuis explosé chez les Villans, dont il est devenu l'homme providentiel, mais n'avait pour l'instant jamais eu sa chance dans un grand tournoi en sélection.
«J'ai vraiment eu un parcours incroyable. J'ai travaillé très dur pour arriver ici, et j'essaye juste d'en profiter car je n'avais jamais disputé de tournoi majeur. J'ai raté le dernier Euro, je n'ai pas été conservé dans le groupe au dernier moment alors que je voulais à tout prix y participer», rappelait le buteur de 28 ans plus tôt dans le tournoi auprès de BBC Sport.
«Donner une énergie positive à l'équipe»
«Pour moi c'est difficile d'être sur le banc et de ne pas jouer alors que je suis habitué à le faire chaque semaine depuis les 3 ou 4 dernières saisons. Mais ça fait partie du jeu, j'essaye de donner une énergie positive à l'équipe, et quand j'aurai l'opportunité il faudra que je sois prêt à la saisir», estimait-il.
Entré en jeu en phase de groupes contre le Danemark, il n'avait pas su le faire et avait alors buté sur Kasper Scheimchel. Mais il a cette fois été clinique, comme souvent avec son club, pour envoyer les Three Lions vers une deuxième chance, trois ans après sa finale perdue contre l'Italie.
Au tour précédent, le sélectionneur Gareth Southgate aurait pu se tourner vers lui pour la prolongation face à la Suisse, mais avait choisi de lancer Ivan Toney, redoutable tireur de pénalty qui a transformé le sien avec une tranquillité déconcertante, sans même regarder le ballon.
«Nous parlons souvent du fait d'être prêts. (...) Quand le moment l'impose, vous pouvez avoir cinq minutes, une minute, mais vous pouvez faire la différence, vous pouvez nous faire gagner un tournoi. Il a attendu, il a été patient. Ce qu'il a fait est exceptionnel et il le mérite», a résumé Harry Kane sur ITV.