Capitaine de l'équipe de Suisse, Granit Xhaka s'apprête à disputer son sixième grand tournoi. Plein d'énergie après la saison quasi parfaite du Bayer Leverkusen, il s'est confié à Keystone-ATS lors du camp d'entraînement à Saint-Gall.
Votre entraîneur à Leverkusen, Xabi Alonso, a déclaré que vous lui avez enlevé beaucoup de travail cette saison en étant comme son bras droit. Cela doit vous faire plaisir, non?
«C'est un grand honneur de recevoir de tels compliments de la part d'un entraîneur comme lui. Dès le jour où il m'a rendu visite à Londres, tout a fonctionné parfaitement entre nous. On a rapidement évoqué des objectifs concrets. Tout s'est immédiatement mis en place sur le terrain, aussi grâce à lui. Il a donné beaucoup de liberté aux joueurs et m'a confié beaucoup de responsabilité.»
Vous semblez disposer d'une énergie incroyable, avec déjà 60 matches cette saison. Et vous venez de passer le diplôme d'entraîneur UEFA A. Comment parvenez-vous à tout faire et comment rechargez-vous vos batteries?
«C'est vrai qu'il y a eu beaucoup. Où est-ce que je puise mon énergie? Tout est une question d'état d'esprit, cela commence dans la tête. Je n'ai jamais été quelqu'un qui ressent la fatigue. Les entraîneurs ont plutôt toujours dû me freiner.»
Est-ce que vous pensez parfois comme un entraîneur?
«Oui, tout à fait. Dans ma formation, je suis à une étape de la licence UEFA Pro. Si j'avais su comme ces cours me font du bien, j'aurais commencé plus vite. Mais je n'étais probablement pas encore prêt à l'époque. Maintenant, je vois le football avec deux perspectives différentes. Je discute souvent avec Xabi Alonso et lui demande comment il organise les entraînements et l'emploi du temps des journées. Mais je souhaite naturellement encore rester le plus longtemps possible le footballeur Xhaka.»
«Les nombreuses rencontres et entretiens avec Murat m'ont fait du bien»
Sur sa relation avec le sélectionneur
Quel Granit Xhaka allons-nous voir ces prochaines semaines lors de l'Euro?
«Quand on arrive en tant que champion, la faim est plus grande que jamais. Ce n'est pas que je n'avais rien gagné lors des années précédentes, mais un titre acquis de cette manière débloque quelque chose qu'on ne peut presque pas décrire avec des mots. Les nombreuses rencontres et entretiens avec Murat m'ont aussi fait du bien. Nous avons défini ensemble les grands objectifs pour cet Euro et ferons tout pour les atteindre. Je veux soutenir l'équipe, l'entraîneur et le staff au maximum en tant que capitaine et leader.»
Ces déclarations sont-elles aussi le résultat de l'analyse faite après l'échec de la fin de la campagne mondiale au Qatar?
«Certains n'aimeront peut-être pas l'entendre, mais la phase l'automne dernier avec beaucoup de matches sans victoire lors des qualifications de l'Euro ne nous a peut-être pas fait de mal. Bon, sur le moment, cela a fait mal. Mais avec un peu de recul, j'estime que ces résultats en dents de scie ont été instructifs. L'équipe a dû resserrer les rangs et tous ont pris conscience qu'on ne pouvait pas aller à l'Euro avec une telle attitude. Je suis convaincu que les entraîneurs ont eu les mêmes réflexions. Mon sentiment est que nous nous trouvons à nouveau sur la bonne voie. Le 15 juin, on va sans aucun doute voir une Suisse qui a faim de succès contre la Hongrie.»
«Qui ne dit pas qu'on pourrait devenir la surprise de l'Euro ?»
Sur l’équipe de Suisse
Votre confiance semble au maximum?
«La saison a été très bonne pour beaucoup de mes coéquipiers. De bons championnats, de bons transferts, de bonnes prestations. Cela apporte des ondes positives dans l'équipe nationale. Pourquoi Bologne avec Freuler, Aebischer et Ndoye a causé la surprise en se qualifiant pour la Ligue des champions? Ou le titre avec Leverkusen? Ce sont des choses qui donnent confiance et qui montrent qu'on peut y arriver quand on y croit, qu'on investit et travaille beaucoup et qu'on a la volonté. Pourquoi donc ne serait-ce pas possible avec la Suisse? Qui ne dit pas qu'on pourrait devenir la surprise de l'Euro? J'ai ressenti cette mentalité lors du camp. Alors, on doit l'amener sur le terrain.»
Pour vous, jouer un Euro en Allemagne est particulier. Vous avez entamé votre carrière à l'étranger à Mönchengladbach en 2012, avant de revenir l'an passé à Leverkusen. Et votre épouse vient aussi de ce pays.
«L'Allemagne est pour moi comme ma deuxième maison. Avant mon transfert à Leverkusen, j'avais dit à ma femme que je voulais absolument revenir. J'ai passé des années décisives de ma carrière dans ce pays. L'Allemagne me donne quelque chose de particulier. On se sent bien ici.»
La Suisse jouera contre les Allemands lors de son dernier match de la phase de groupe..
«Je n'y pense pas encore, je ne veux pas dire quelque chose de faux. Je garde notre credo de Leverkusen: match après match. Mais c'est clair que ce sera un moment très spécial.»
Qu'attendez-vous de cet Euro 2024 pour la Suisse?
«L'objectif numéro un est de sortir de la phase de groupes. Si on devait échouer, ce serait décevant. Si on passe, ce sera ensuite une marche après l'autre. Je suis convaincu qu'on peut faire mieux qu'au Qatar.»