Cités parmi les outsiders de l'Euro 2024, les Pays-Bas ont un statut à faire respecter en huitièmes de finale mardi (18h00) à Munich face à la Roumanie. Celle-ci est portée par une dynamique favorable et un héritage à honorer.
Habitués au dernier carré européen entre 1988 et 2004 (quatre fois sur cinq), les Oranje n'ont plus intégré le top 8 continental depuis 16 ans. Ils ont connu des éliminations dès la phase de groupes en 2012, en huitièmes de finale en 2021 contre la République tchèque et une absence de la phase finale en 2016.
«Nous devons trouver les bonnes réponses, car l'enjeu est de taille. Ça pourrait être le terminus pour nous. Ce n'est évidemment pas ce que nous souhaitons, mais ça pourrait arriver si nous ne jouons pas mieux», a prévenu le sélectionneur néerlandais Ronald Koeman.
De retour à la tête des Pays-Bas depuis le 1er janvier 2023, le champion d'Europe 1988 est sous pression, même si son contrat est censé aller jusqu'à la Coupe du monde 2026, dans deux ans en Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Mexique). «Je ne pense pas que ce soit pour le moment une question», a répondu Koeman, à propos d'éventuelles conséquences pour son avenir en cas d'élimination dès mardi.
Copie insuffisante
Il est conscient que la copie rendue par ses joueurs est insuffisante jusqu'ici, avec une victoire contre la Pologne (2-1), un triste match nul face aux Français (0-0) et une défaite logique contre l'Autriche (3-2). Sortis aux tirs au but en quarts de finale du Mondial 2022 par l'Argentine, future championne du monde, les Pays-Bas ont pris la troisième place du groupe le plus relevé de ce premier tour de l'Euro 2024 avec 4 points.
Heureux hasard du tirage au sort pour les Néerlandais, ils affrontent le vainqueur de groupe le plus faible, la Roumanie, qui a terminé la phase de groupes avec un bilan de points identique. Mais les Roumains surfent sur une douce euphorie, qui n'est pas retombée depuis le succès 3-0 contre l'Ukraine pour lancer leur tournoi il y a deux semaines à Munich.
Un coeur énorme
Grâce à cette deuxième victoire seulement en 17 matches lors de la phase finale d'un Euro, la Roumanie portée par son attaquant Nicolae Stanciu a validé sa qualification pour la phase à élimination directe, comme en 2000. A l'époque, la Roumanie se trouvait au crépuscule d'une génération dorée emmenée par Gheorghe Hagi. A l'apogée de son art, le «Maradona des Carpates» s'était hissé avec sa sélection en quarts de finale du Mondial 1994, battue par la Suède après avoir sorti l'Argentine en huitième.
«Le football romain a eu des générations dorées avec des grands résultats», a souligné le sélectionneur Edward Iordanescu après la victoire contre l'Ukraine. «Mais cette génération a de l'âme et un énorme coeur. Elle est sans limite», a-t-il prévenu à propos de ses joueurs.
Fils d'Anghel Iordanscu, sélectionneur des Tricolorii de septembre 1993 à juillet 1998, il assure le lien entre les deux générations, tout comme Ianis Hagi, fils de Gheorghe. A 25 ans, il évolue «avec fierté» avec le no 10 de son père dans le dos. «C'est une pression avec laquelle je suis né, donc je m'y suis habitué», a expliqué Ianis Hagi, titulaire pour le dernier match de groupe contre la Slovaquie (1-1).