Formule 1
999 Grand Prix: sept succès suisses et un destin tragique

ATS

12.4.2019 - 07:05

La formule 1 célèbre ce week-end à Shanghai le 1000e Grand Prix de sa longue histoire débutée le 13 mai 1950 à Silverstone. Sur les 999 courses disputées, sept ont été gagnées par des pilotes suisses.

Les jeunes générations l'ignorent peut-être, mais la Suisse a disposé de deux pilotes de pointe en F1 entre la fin des années 1960 et les années 1970. A cette époque où les carrières étaient régulièrement brisées par des accidents, le Fribourgeois Jo Siffert et le Tessinois Clay Regazzoni ont fait briller les couleurs helvétiques sur les circuits.

Siffert a couru 96 GP entre 1962 et 1971, longtemps avec des écuries privées. C'est d'ailleurs au volant d'une Lotus du team Rob Walker que le Fribourgeois a écrit une page d'histoire en apportant à la Suisse sa première victoire, lors du GP de Grande-Bretagne 1968 à Brands Hatch.

Tragique destin

Tragique clin d'oeil du destin, c'est sur ce même circuit que «Seppi» a trouvé la mort le 24 octobre 1971 dans une course hors championnat, à l'âge de 35 ans. Le Fribourgeois venait de connaître la plus belle saison de sa carrière en F1 sur BRM, avec une superbe victoire au GP d'Autriche à Zeltweg et un 5e rang final au championnat. Très éclectique, Siffert a aussi régulièrement brillé en endurance au volant notamment des fameuses Porsche 917.

Clay Regazzoni a ensuite été le visage suisse de la F1 dans les «seventies». Intégré chez Ferrari en cours de saison en 1970, le Tessinois moustachu a immédiatement été à l'aise. Il a fini 4e de son premier GP aux Pays-Bas, et a signé son premier podium lors de sa quatrième course (2e en Autriche).

Son heure de gloire arrivait à Monza, où le sympathique Tessinois remportait le GP d'Italie devant une foule en délire lors de son cinquième départ en F1, au lendemain du décès de l'Autrichien Jochen Rindt, qui devenait en fin de saison le seul champion du monde sacré à titre posthume. «Rega» terminait pour sa part le championnat au 3e rang, tout en ayant manqué les trois premières courses!

Vice-champion du monde

Les saisons suivantes ont été un peu moins brillantes (7e en 1971 et 1972, toujours chez Ferrari, 18e en 1973 sur BRM). Mais 1974 allait être la grande année de Regazzoni, qui remportait le GP d'Allemagne au Nürburgring et montait sept fois sur le podium pour son retour chez Ferrari. Il finissait vice-champion du monde, à trois points d'Emerson Fittipaldi (McLaren-Ford).

Le Tessinois subissait ensuite la loi de son jeune équipier Niki Lauda, mais il gagnait une course en 1975 (GP d'Italie) et une en 1976 (GP des Etats-Unis Ouest à Long Beach), finissant chaque fois 5e du championnat. Pas conservé dans la Scuderia, Clay Regazzoni traversait ensuite deux années médiocres sur Ensign en 1977 et Shadow en 1978, avant d'être engagé chez Williams.

Nouvelle jeunesse

A presque 40 ans, il connaissait une nouvelle jeunesse et s'imposait pour la cinquième fois de sa carrière à Silverstone lors du GP de Grande-Bretagne 1979, offrant à son équipe le premier succès d'une longue série. Malgré une 5e place finale au championnat et cinq podiums, Regazzoni ne se voyait pas proposer un contrat pour 1980.

De retour chez Ensign, sa trajectoire se brisait à Long Beach lors du 4e GP de la saison. Victime d'une rupture des freins, il percutait un mur en béton à grande vitesse. «Rega» subissait de graves blessures à la colonne vertébrale et ne marcherait plus jamais.

L'indestructible Tessinois a ensuite continué à conduire, avec des commandes manuelles, participant notamment au Dakar. Il est décédé dans un accident de la route près de Parme en décembre 2006, alors qu'il avait 67 ans.

Le rapide restaurateur

Un seul autre pilote suisse est parvenu à monter sur le podium en F1: il s'agit de Rudi Fischer, qui a disputé sept GP entre 1951 et 1952 au volant d'une Ferrari privée. Il s'est classé 2e du GP de Suisse et 3e du GP d'Allemagne en 1952, bouclant la saison au 4e rang final.

Mais il a pris sa retraite internationale peu après, disputant encore des courses de côte avant de se consacrer à la direction de son restaurant. Fischer est décédé à Lucerne en 1976, à l'âge de 64 ans.

ATS

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