GP de Monaco
A Monaco, la fête fait place à la tristesse après la mort de Lauda

ATS

24.5.2019 - 20:18

Plus que la fête et le bling-bling qui accueillent d'habitude la F1 à Monaco, c'est la tristesse qui règne cette année après la mort de Niki Lauda, figure pendant plus de 45 ans des courses et du paddock.

Plus que la fête qui accueille d'habitude la F1 à Monaco, c'est la tristesse qui règne cette année après la mort de Niki Lauda.
Plus que la fête qui accueille d'habitude la F1 à Monaco, c'est la tristesse qui règne cette année après la mort de Niki Lauda.
Source: Relaxnews

Une minute de silence sera observée à 14h53 (12h53 GMT) dimanche avant le départ du Grand Prix et les nombreux yachts amarrés dans le port de la principauté feront ensuite retentir leurs trompes.

Le triple champion du monde autrichien (1975, 1977 et 1984) était aussi un chef d'écurie, un conseiller et une voix unique dans ce sport où chaque mot est aujourd'hui pesé.

«C'était un énorme avantage pour notre équipe d'avoir quelqu'un qui ne ressentait plus le besoin d'être politiquement correct, qui s'en fichait», a souligné, visiblement ému, Toto Wolff, le patron, également autrichien, de l'écurie Mercedes de F1 dont Lauda était le président non-exécutif. Pour lui, Lauda faisait partie de «l'âme» de ce sport.

«Danke Niki»

Les membres de l'équipe allemande portent à Monaco des brassards noirs en signe de deuil et distribuent aux écuries concurrentes des autocollants «Danke Niki» (Merci Niki) pour les apposer sur leurs voitures.

Sebastian Vettel, le pilote allemand de Ferrari, porte pour l'épreuve un casque similaire à celui de Lauda pour «lui offrir quelques derniers tours à Monaco» où il avait gagné deux fois, en 1975 et 1976.

Le champion en titre Lewis Hamilton apparait particulièrement affecté par le décès de celui qui l'a fait venir chez Mercedes en 2013 où il a remporté depuis quatre de ses cinq titres mondiaux. Il a obtenu exceptionnellement ne pas participer mercredi à la traditionnelle conférence de presse d'avant Grand Prix pour ne pas avoir à s'exprimer sur le sujet devant les caméras.

Miraculé après son accident de 1976, Niki Lauda était devenu dans cet univers où le danger est toujours présent - même si bien moindre qu'il y a 40 ans - un «bel exemple à suivre», selon Charles Leclerc, l'un des plus jeunes pilotes du plateau.

Robert Kubica, revenu cette année en F1 après un terrible accident en rallye au cours duquel il a manqué d'être amputé d'un bras, reconnait que Lauda apportait «une énorme motivation pour tout le monde, y compris pour moi, à cause de tout ce qu'il a réalisé, sa carrière difficile, ses retours» successifs à la compétition.

Humour acerbe

Si Mercedes était l'équipe où il officiait ses dernières années, le nom de Lauda reste associé dans l'histoire de la F1 à Ferrari. Il avait remonté des tréfonds l'équipe italienne au début des années 1970 en remportant avec elle ses deux premiers titres.

Mais ses rapports avec le «Commendatore» Enzo Ferrari s'étaient dégradés après son accident et il avait claqué la porte fin 1977 avant de revenir dans les années 1990 comme conseiller de la Scuderia.

Avec son éternelle casquette rouge vissée sur la tête pour dissimuler ses cicatrices, Niki était devenu l'une des figures du paddock avec son allure débonnaire, ses bons mots, ses commentaires avisés, son humour parfois acerbe.

«C'était surtout quelqu'un qui luttait en permanence», pour améliorer les choses, souligne Toto Wolff. Lors de la lutte entre Lewis Hamilton et son coéquipier Nico Rosberg en 2016 pour la conquête du titre mondial, c'est Lauda qui arrivait encore à faire le pont entre les deux pilotes qui ne se parlaient quasiment plus.

Son exceptionnelle carrière de pilote lui apportait le respect de ceux des générations suivantes et sa science du pilotage et de la mise au point était, dans les années 1970, en avance sur son temps.

Présent à Monaco, Jackie Stewart, lui aussi triple champion du monde (1969, 1971, 1973) et qui a terminé sa carrière quand Lauda la commençait, s'en souvient.

«Il conduisait un peu comme je le faisais, très délicatement, il n'allait pas trop vite quand il ne fallait pas aller vite. Il le faisait mieux que quiconque à son époque», s'est-il rappelé dans des déclarations à l'AFP.

«Il a aussi été extrêmement courageux en s'attaquant à la structure de direction de Ferrari mais cela lui correspondait tout à fait: il n'aimait pas finir deuxième en sport ou en affaires», se rappelle celui qui, à 79 ans, est le plus ancien champion du monde de F1 encore vivant.

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