Dépassée initialement par la propagation de la pandémie de coronavirus, la Formule 1 s'y adapte désormais mais avec un temps de retard sur d'autres disciplines, comme le MotoGP, qui ont réagi beaucoup plus rapidement.
La pantalonnade de l'annulation au dernier moment du GP d'Australie a montré que les responsables de la F1 n'avaient pas du tout anticipé les conséquences de la pandémie.
Ils auraient pourtant pu s'inspirer de ceux du MotoGP qui, très vite, ont réorganisé leur calendrier en reportant certaines courses et en annulant d'autres, comme le Grand Prix du Qatar qui devait ouvrir la saison avant d'être annulé dès le 1er mars, une semaine avant la date prévue.
Le responsable de l'écurie Red Bull, Christian Horner, «ne savait même pas juste avant le GP d'Australie que certaines régions de l'Italie étaient en confinement», déplore un membre d'une autre équipe pour illustrer l'état d'impréparation face à la pandémie et l'obstination de certains à voir la course se dérouler coûte que coûte.
Depuis, la FIA et le promoteur de la F1 (FOM) ont quelque peu repris les choses en main et les sept premiers Grand Prix de la saison ont été reportés ou annulés. La saison ne devrait commencer que le 7 juin en Azerbaïdjan.
Les ateliers des écuries ont aussi fermé pour plusieurs semaines, la trêve estivale, normalement observée en août, ayant été avancée de plusieurs mois. Cela devrait permettre de réintégrer dans le calendrier cet été les courses reportées au printemps même si le championnat pourrait ne se terminer dorénavant qu'en décembre.
Ironie du sort, cette année devait voir un nombre record de 22 courses disputées. Le calendrier pourrait finalement en compter moins d'une vingtaine alors que le règlement prévoit au moins 8 Grand Prix avec un minimum de 12 voitures au départ de chaque épreuve pour que le championnat compte.
Pilote sur canapé
Du côté du MotoGP, les choses ne se présentent pas mieux. La saison doit en principe débuter à Jerez (Espagne) le 3 mai mais des menaces de report pèsent sur cette course et la suivante, le GP de France au Mans le 17 mai.
«Après les changements que nous avons déjà annoncés, nous devons maintenant nous adapter à tous les détails de l'évolution de la pandémie et des décisions des gouvernements avec pour objectif de maintenir un maximum de courses», a souligné Carmelo Ezpeleta, le PDG de Dorna, le promoteur espagnol du MotoGP.
Avec les reports en cascade, les pilotes sont rongés par l'impatience. Le Français Fabio Quartararo, qui habite à Nice, a ainsi écrit sur Twitter «jour je sais pas combien, je deviens fou MAIS on reste à la maison» avec une photo en tenue de cuir et casque sur la tête allongé sur...son canapé.
Le championnat du monde des rallyes (WRC) a lui été contraint d'abréger d'un jour le rallye du Mexique disputé en début de mois. Celui d'Argentine prévu fin avril a été reporté et le prochain prévu est celui du Portugal fin mai.
Pour l'endurance auto (WEC), l'épreuve phare, les 24 heures du Mans, a été reportée à la mi-septembre, pour la première fois depuis 1968 et les évènements de mai.
Enfin pour l'endurance moto (EWC), les deux épreuves de 24 Heures disputées en France auront désormais lieu l'une après l'autre avec d'abord les 24 heures motos au Mans – qui sera la dernière du championnat 2019/2020 – fin août au lieu de mi-avril puis le Bol d'Or – première du championnat 2020/21 – sur le circuit du Castellet (Var) à la date initiale trois semaines plus tard.