En Formule 1, la recherche de solutions pour sauver la saison bat son plein. Dans une situation rendue difficile par la pandémie du coronavirus, des propositions inhabituelles sortent de terre.
Aujourd'hui, il y a plus de questions ouvertes que de Grand Prix au calendrier revisité de la saison 2020, peut-on interroger avec cynisme. Un fait est certain: rien n'est sûr en Formule 1 à l'heure actuelle.
Le coup d'envoi de la saison a été progressivement repoussé, une course après l'autre annulées. Huit épreuves sont concernées pour le moment. Actuellement, la saison devrait débuter mi-juin à Montréal même si au Canada, le Comité olympique national fut la première faîtière à décider de n'envoyer aucun athlète aux JO de Tokyo s'ils étaient maintenus en 2020.
Depuis lundi, silence à Hinwil
La première réaction à cette situation précaire sera la suppression de la pause prévue en août et avancée à mars et avril par nécessité. La coupure obligatoire durera trois au lieu de deux semaines. Sans surprise, Ferrari fut la première écrurie à décréter la fermeture de ses ateliers. Maranello, où se trouve la base logistique de la Scuderia, se situe en Italie du Nord, là où le coronavirus a connu sa plus grande propagation en Europe. A Hinwil, les ateliers du Team Alfa Romeo sont muets depuis lundi.
Il a également été décidé que la révolution dans les règlements techniques en raison des coûts est reportée d'une année soit en 2022. Ferrari fut la dernière écurie à se rallier à cette décision. «Ce n'est certainement pas le moment de se montrer égoïste et de se livrer à des jeux tactiques», a admis Mattia Binotto, le chef de l'équipe italienne.
Week-ends réduits à deux jours ?
L'argent est bien sûr le nerf de la guerre en Formule 1. A côté de l'aspect sportif, le financier oblige les dirigeants à recaser le maximum de Grand Prix dans le calendrier retravaillé. L'équation est simple: plus il y a de courses plus les rentrées d'argent sont élevées. Comme positions les plus importantes sur la colonne des crédits, on retrouve les organisateurs locaux avec les ventes des billets, l'argent du sponsoring et les droits de retransmission. Pour les plus petites écuries, ces rentrées sont vitales. Chez Alfa Romeo, elles représentent un tiers du budget.
L'incertitude qui règne actuellement rend l'élaboration d'un programme de secours aussi ardue qu'un travail d'Hercule. La flexibilité doit être la première qualité des responsables de la F1. La firme américaine Liberty Media, propriétaire du Championnat du monde, peut décider seul. Son directeur Chase Carey et son équipe peuvent ainsi actualiser le calendrier sans devoir en référer aux écuries. «Ca simplifie lorsqu'il faut trouver des nouvelles dates avec les organisateurs des courses», souligne Carey.
Une des solutions possibles, venues sur le tapis, est celle qui verrait les week-ends de course réduits de trois à deux jours pour alléger les charges à un niveau acceptable. Il pourrait même être envisagé de disputer deux Grand Prix sur le même circuit. On le voit dans le monde de la F1, on tente de sauver ce qui peut encore être sauvé.