Six points seulement séparent Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes) en tête du championnat du monde de Formule 1. Avant les six derniers Grands Prix de l'année, dont deux sont nouveaux, impossible de dire qui sera le mieux armé pour le titre.
La bataille en F1 n'avait plus été aussi serrée depuis 2016. Mais cette saison-là, les rivaux Nico Rosberg et Hamilton avaient la même monoplace Mercedes. En 2021, Red Bull fait jeu égal, et aucun circuit ne semble promis à l'une ou l'autre écurie --surtout les six derniers à visiter.
Les trois prochains GP (Etats-Unis, Mexique et Brésil) n'ont pas pu être organisés l'an dernier pour cause de pandémie, laissant les équipes sans données fraîches à analyser.
Quant aux trois derniers, deux sont totalement nouveaux (Qatar et Arabie saoudite) et le dernier, Abou Dhabi, a été remodelé pour permettre plus de spectacle sur un circuit réputé ennuyeux.
«J'ai arrêté d'essayer d'anticiper»
Au GP de Turquie dimanche, Mercedes s'est imposée avec Valtteri Bottas devant Verstappen, alors qu'Hamilton terminait cinquième (en partant onzième après une pénalité pour changement de moteur).
L'écurie allemande allait «vraiment plus vite» selon le Néerlandais, qui n'a pas pu rattraper Bottas, parti depuis la pole. La marque à l'étoile arriverait-elle ainsi en position de force aux Etats-Unis le 24 octobre ?
«J'ai arrêté d'essayer d'anticiper si c'est historiquement une course forte pour nous ou pas, parce qu'avec les nouvelles réglementations tout a tellement changé», répond le patron de l'écurie Mercedes, Toto Wolff. «Nous savions que Monza et Sotchi seraient plus de notre côté, mais la réalité est différente.»
En Italie, Verstappen et Hamilton ont abandonné après une collision. En Russie, le Britannique a bien gagné mais son rival a limité la casse en remontant de la dernière à la deuxième place.
Le patron de Red Bull Christian Horner confirme: la Turquie achevait une fenêtre de trois courses idéales pour Mercedes... qui n'a pas maximisé ses profits. Maintenant, «nous allons à Austin, où nous devrions être dans le coup, puis au Mexique et au Brésil, où nous avons toujours été forts».
«50-50»
Ces dernières années, ultra-dominées par Mercedes, les statistiques sont pour les Flèches d'argent au Texas, où elles ont toujours pris la pole position depuis le début de l'ère hybride en 2014 et n'ont laissé échapper la victoire qu'en 2018 au profit de Kimi Räikkönen, alors chez Ferrari.
Mais, au Mexique, l'avantage est sans doute côté Red Bull. En altitude, les moteurs perdent en performance, ce qui favorisait jusqu'ici les monoplaces autrichiennes et leur meilleur aérodynamisme. Verstappen s'est imposé deux fois à Mexico (2017, 2018) et aurait pu enchaîner en 2019 sans une pénalité en qualifications, offrant la victoire à Hamilton.
Au Brésil, le Néerlandais a interrompu en 2019 la domination de Mercedes, avec la pole et la victoire. Sebastian Vettel s'est également imposé en 2017 avec Ferrari.
Enfin, à Abou Dhabi, au dernier GP de 2020, Verstappen a aussi mis un terme à l'hégémonie de Mercedes depuis 2014. Depuis, «Mad Max», son écurie et son motoriste Honda ont confirmé leur nouvelle dimension.
Dans l'exercice des qualifications, révélateur du rythme affiché sur un circuit, Red Bull et Verstappen ont remporté huit pole positions depuis le début de l'année (contre cinq pour Mercedes). Entre 2014 et 2020, la marque autrichienne n'en avait eu que six au total...
Côté victoires, Red Bull a aussi l'avantage, huit (sept pour Verstappen, une pour Sergio Pérez) contre six (cinq pour Hamilton, une pour Bottas).
Mais, après les Amériques, le Moyen-Orient promet plus d'incertitude encore selon Horner. «Nous ne savons rien du Qatar, nous ne savons rien de Jeddah (Arabie saoudite). Pareil pour Abou Dhabi... Donc vous pouvez dire que c'est 50-50». On le dit.