Avant le GP du Qatar ce week-end, Frédéric Vasseur, patron de Ferrari depuis neuf mois, tire un premier bilan de la saison 2023.
Neuf mois après son arrivée à la tête de Ferrari, le Français Frédéric Vasseur a reconnu auprès de l'AFP que la Scuderia «aurait pu mieux faire» mais a souligné la «bonne réaction» de l'équipe après un début de saison difficile. Concernant ses pilotes Charles Leclerc et Carlos Sainz, il s'est dit «hyper content» de sa relation avec eux et estime que leur «rivalité est saine donc positive».
Frédéric Vasseur, quel bilan tirez-vous de vos neuf premiers mois chez Ferrari ?
«Le début de saison a été difficile parce que les résultats n'étaient pas ce que l'équipe imaginait. Mais la réaction a été bonne. L'équipe a bien réagi après deux courses difficiles en début d'année. Je trouve qu'il n'y a jamais eu d'énervement. Il y a toujours une vraie application sur le travail à réaliser, sur la résolution des problèmes. On est plutôt bien revenu avec un pas en avant après le break estival. La capacité de réaction, c'est important.»
Considérez-vous que cette saison constitue un échec ?
«Chacun est libre de penser ce qu'il veut. Il y a peut-être eu un excès d'optimisme au début de l'année mais moi je dois me concentrer sur ce qu'on fait, sur la capacité à travailler, à développer, à progresser et ça, je trouve que c'est plutôt bien. Après, Red Bull a fait un super boulot, Max (Verstappen) aussi. Ils ont écrasé le championnat. Ca ne doit pas changer ce qu'on fait nous, ce qu'on essaie de mettre en place. Il ne faut pas s'égarer et perdre les priorités de vue.»
Comment jugez-vous les performances de vos pilotes ?
«Ils ont fait globalement du bon travail. On aurait pu mieux faire. On aurait pu faire différemment. On a laissé échapper beaucoup trop de points. Pas que les pilotes, l'ensemble de l'équipe a laissé beaucoup trop de points en route, donc ça c'est aussi un sujet à travailler, mais je trouve que ça va mieux depuis quelques mois. Je pense que les pilotes sont aussi arrivés, un peu comme l'équipe, avec un niveau d'attente qui n'était pas en corrélation avec le niveau de la voiture, donc ça les a forcés à un certain moment à peut-être surconduire.»
Comment la Scuderia a vécu la victoire de Carlos Sainz à Singapour ?
«Elle a fait du bien parce que ça vient après sept mois un peu compliqués où on a été un peu dans le dur. Sur le papier, le tracé ne nous convenait pas trop et malgré tout ça, on a gagné. Ce que j'ai hyper apprécié aussi durant la course, ça a été le travail de Charles (Leclerc). Du premier au dernier tour, ça a été parfaitement effectué, parfaitement maîtrisé et Carlos réalise une fin de course archi-lucide.»
Avez-vous constaté des progrès dans l'équipe durant la saison ?
«On a vraiment essayé de corriger nos faiblesses les unes après les autres. Il faut se concentrer sur les détails. Notre voiture est encore trop sensible aux paramètres extérieurs, ce qui la rend difficile à conduire mais on a quand même bien progressé là-dessus. On doit encore s'améliorer un peu partout pour aller chercher quelques millièmes.»
Pensez-vous que Ferrari pourra réduire l'écart avec Red Bull l'an prochain ?
«Ils ont un avantage qui est conséquent aujourd'hui, mais il y aura forcément une sorte de convergence des performances à un moment donné. Est-ce que ça sera l'an prochain ? Je ne sais pas, je ne suis pas devin. On fait tous des progrès donc il faut espérer que Red Bull en fasse moins que nous.»
Quelle est votre relation avec vos pilotes ?
«Je peux parfois être complice pour les comprendre et les aider, parfois un peu dur quand ça ne va pas. On a une relation franche et ouverte avec les deux et j'en suis hyper content. C'est clairement une part des succès à venir si on arrive à avoir cette osmose. Avec Charles, parfois on n'a pas besoin de se parler pour se comprendre et ça nous aide énormément. Et je suis content car on prend le même chemin avec Carlos.»
Comment jugez-vous la relation entre vos pilotes ?
«Il n'y a pas de no 1 et de no 2. Ils travaillent tous les deux pour Ferrari. Charles a montré que quand il devait se mettre au service de Carlos, il le faisait, comme à Singapour. Quand je les ai laissés se bagarrer, ils se sont bagarrés. Et si Carlos doit un jour aider Charles, il le fera. Je ne leur demande pas d'être amis mais de bien travailler ensemble. La rivalité est saine donc elle est positive. La performance vient aussi de cette concurrence, ils se tirent vers le haut.»