Orphelin de la MotoGP en raison du coronavirus, le championnat du monde reprend ce week-end au Qatar dans les catégories Moto2 et Moto3 uniquement. Trois Suisses sont concernés, avec des objectifs différents.
Qui dit Moto2 dit Thomas Lüthi. Le Bernois est une figure marquante de la catégorie, dans laquelle il compte douze succès. Il ne lui manque que le titre après avoir terminé deuxième (2016, 2017) et troisième (2019). Cette année sera-t-elle la bonne?
Le Suisse a mis tous les atouts dans son jeu. «Ma préparation hivernale a été super. Je suis en forme comme jamais auparavant, et je reste jeune dans la tête», a-t-il déclaré à Keystone-ATS. A 33 ans et bientôt 300 GP à son compteur, Lüthi bénéficie d'une immense expérience susceptible de l'aider dans certaines situations.
Physique et mental
Mais cela ne suffit pas pour rouler tout devant et avoir la vitesse nécessaire. «Il faut être au top physiquement. Et presque encore plus, être prêt sur le plan mental et se fixer les bons objectifs. La motivation doit évidemment aussi être là», a-t-il expliqué.
L'objectif pour lui sera de rouler devant à chaque course. De cette manière, il pourra avoir son mot à dire dans la lutte pour le titre mondial. «C'est bien entendu un objectif élevé, mais réaliste comme le passé l'a montré.»
Lüthi chevauchera comme en 2019 une Kalex du team allemand Intact GP et fera équipe avec l'Allemand Marcel Schrötter. Son technicien (Michael Thier), les mécaniciens et son manager (Daniel Epp) restent les mêmes. «J'avais signé un contrat de deux ans avec le team. Comme pour vous, la constance est quelque chose d'important pour moi. C'est donc très positif. Dans les autres équipes, il y a eu parfois de gros changements», a dit le pilote suisse.
Parmi les favoris
Les tests effectués au sortir de l'hiver ont été excellents à Jerez et un peu plus difficiles à Losail. Cela ne perturbe pas Lüthi. «Le tracé de Jerez est très bon pour déterminer une bonne base de réglages pour les autres circuits. Cela me rend très confiant. Au Qatar, cela n'a effectivement pas été simple. Il nous manque encore la vitesse pour lutter pour la victoire dimanche. C'est bien d'avoir encore des essais pour progresser. La saison sera longue, mais je me compte parmi les favoris.»
Qui seront donc les hommes à battre pour le Bernois et son numéro 12? «Il y en a beaucoup. Trop pour tous les nommer. Mais on peut citer Jorge Navarro, qui était déjà très fort l'an passé. Il faut aussi compter avec Luca Marini et naturellement aussi Lorenzo Baldassarri. Et Marco Bezzecchi est très rapide, on l'a vu à Jerez», estime Lüthi.
Le Bernois ne sera pas le seul Helvète en lice dans la catégorie intermédiaire. Le Zurichois Jesko Raffin a été titularisé dans le team néerlandais NTS, pour qui il avait roulé durant huit GP la saison dernière. Son objectif sera de marquer des points le plus souvent possible.
Un Fribourgeois en Moto3
Pour la première fois depuis 2012, un Suisse roulera en Moto3, en l'occurrence Jason Dupasquier (18 ans). Protégé de Thomas Lüthi et de son manager Daniel Epp, le Fribourgeois chevauchera une KTM du team allemand Prüstel GP.
«Il mérite d'avoir cette chance», explique Lüthi au sujet du pilote de Sorens. «Jason est encore très inexpérimenté et il a manqué presque toute une saison sur blessure il y a deux ans. Pour lui, il sera important d'apprendre et de se tester dans cet environnement», a ajouté le Bernois, qui va donner sans doute de précieux conseils au Fribourgeois.