Après sa victoire à Monza, sa cinquième d'affilée et sa onzième cette saison, plus rien ne semble pouvoir empêcher un deuxième titre mondial consécutif pour Max Verstappen (Red Bull) en Formule 1, à six courses du terme. La question est plutôt: où sera-t-il sacré ?
Dès Singapour, le 2 octobre, le Néerlandais aura une première balle de match. S'il ne concrétise pas, il en aura une plus sérieuse au Japon, le 9 octobre. Une chose est sûre, il faudrait un cataclysme pour qu'il ne soit pas couronné, tant sa domination est totale cette année, au volant d'une Red Bull bien née et bien développée au cours d'une saison marquée par un nouveau règlement aérodynamique.
Max Verstappen pourrait très bien partir en vacances avec son jet privé, manquer les quatre prochaines courses, et revenir au Brésil, pour l'avant-dernier Grand Prix le 13 novembre... il serait encore leader.
Son premier poursuivant, le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) est à 116 points. Suivent son équipier mexicain chez Red Bull Sergio Perez, à 125 points, et le Britannique de Mercedes George Russell, à 132 unités. Carlos Sainz (Ferrari), à 148 longueurs, reste mathématiquement en lice.
Hamilton éliminé officiellement
En revanche, Lewis Hamilton (Mercedes) est officiellement éliminé. Le septuple champion du monde, à la peine dans une monoplace moins performante, est à 167 points. Leur bataille de 2021, achevée dans la douleur pour le Britannique au dernier tour du dernier Grand Prix, paraît bien lointaine.
Avec six Grands Prix restant, dont un précédé d'une course sprint au Brésil offrant huit points supplémentaires, 164 points au total sont en jeu. Pour être titré dès la prochaine course, Verstappen doit quitter Singapour avec 138 points d'avance sur son premier poursuivant.
Il existe de multiples scénarios, mais si l'on ne retient que Leclerc et Pérez, alors Verstappen doit respectivement leur reprendre 22 et 13 points dans la cité-Etat asiatique. Par exemple, si Verstappen gagne avec le point du meilleur tour en piste (+26 points), que Leclerc fini 9e (+2) et que Pérez fini 4e (+12), alors Verstappen est titré. Plus probable est un titre à Suzuka, pour le premier GP du Japon depuis 2019.
On voit mal, en tout cas, comment il pourrait être battu. Réglé comme une horloge suisse, le Néerlandais est un monstre de sang-froid, au volant d'un bolide surpuissant et entouré par l'équipe stratégiquement la plus solide. Même la fiabilité mécanique n'est plus un problème: les abandons à Bahreïn et en Australie sont de lointains souvenirs. Juste le temps de chauffer la machine.
Dans ces deux pays, pour la première et troisième manche, Leclerc en avait profité pour replacer Ferrari sur le devant de la scène. On pensait alors vivre un duel acharné entre les deux anciens rivaux en karting, âgés de 24 ans aujourd'hui.
Vers une saison record
Ce n'est pas la vitesse du Monégasque ou de la Scuderia qui est en cause: Leclerc a réalisé huit pole positions en 2022, contre quatre seulement à Verstappen. Mais Ferrari n'a juste pas tenu la cadence, pour des raisons de fiabilité mécanique ou de stratégie, et Leclerc n'a pas non plus été infaillible (Imola, France).
Le suspense envolé, on regarde les records que Max Verstappen peut battre. Celui qui a déjà marqué la F1 par plusieurs records de précocité (plus jeune pilote, plus jeune podium, plus jeune vainqueur...) vise désormais les sommets du genre.
Avec onze succès, il a de grandes chances de battre le record de 13 victoires en une saison, détenu par les Allemands Michael Schumacher (2004, sur un total de 18 courses) et Sebastian Vettel (2013, sur 19 GP).
S'il remporte les cinq prochains Grands Prix, il dépasserait aussi le record de neuf victoires d'affilée, réalisé en 2013 par Vettel au volant, déjà, d'une Red Bull. Avec, en ligne de mire future, le record ultime: celui de sept titres mondiaux, partagé par Schumacher et Hamilton.