Thomas Lüthi Thomas Lüthi : "Je ne regrette rien après une telle carrière"

ATS

19.8.2021 - 17:51

19.8.2021 - 17:51

Thomas Lüthi (34 ans) a expliqué dans un entretien avec Keystone-ATS Sport les raisons pour lesquelles il a décidé de prendre sa retraite en fin de saison. Le Bernois a aussi évoqué ses souvenirs après une longue carrière sur les circuits.

Thomas Lüthi : "Pour un pilote moto suisse, je n'ai pas eu une mauvaise carrière."
Thomas Lüthi : "Pour un pilote moto suisse, je n'ai pas eu une mauvaise carrière."
Keystone

Thomas Lüthi, vous avez annoncé votre retraite quatre jours après avoir signé votre meilleur résultat de la saison. Qu'est-ce qui a motivé votre choix ?

«La décision de la retraite et le résultat de Spielberg n'ont pas directement de lien. Beaucoup de facteurs m'ont mené à faire ce choix. Cela n'a pas été décidé de manière spontanée. Il y a eu une longue réflexion.»

Pouvez-vous développer un peu ?

«Des questions sur l'avenir ont joué un grand rôle. Quelles seraient mes possibilités après ma carrière de pilote, pour quel travail je pourrais entrer en ligne de compte ? Et c'est là qu'une petite porte s'est ouverte pour moi au bon moment.»

Dites-nous en un peu plus...

«Je vais reprendre dès maintenant le management de l'espoir suisse Noah Dettwiler. J'espère que nous pourrons maintenir la scène moto suisse en vie avec lui. Ce serait extrêmement regrettable si celle-ci devait disparaître. Parallèlement, je deviendrai dès la fin de la saison responsable de l'aspect sportif du team Prüstel GP en Moto3, comme un directeur sportif.»



Que comprendra votre cahier des charges dans cette équipe ?

«Il y aura le choix des pilotes, leur accompagnement durant la saison, et toute l'organisation du domaine sportif. La vaste expérience accumulée durant les vingt dernières années sera un atout, et j'espère pouvoir en profiter avec succès. Quelques points sont encore ouverts. L'objectif sera que cette collaboration fonctionne sur la durée.»

Si on fait le bilan, quels ont été vos deux ou trois plus grands succès ?

«Il y a naturellement le titre mondial de 2005. Il a mis beaucoup de choses en marche et m'a aidé à prolonger ma carrière aussi longtemps.»

Et sinon ? Entre votre premier et dernier podium en Grand Prix, plus de seize ans se sont écoulés...

«C'est vrai, beaucoup de choses se sont passées et il y a eu beaucoup de highlights. J'en retiens deux: même sans résultat, j'ai pu réaliser un rêve en roulant une saison en MotoGP. Piloter cette moto a été une expérience grandiose. L'autre highlight, c'est toutes mes saisons en Moto2.»



Des regrets ?

«Des regrets, des regrets ? (il réfléchit). Il y a évidemment l'une ou l'autre chose où nous n'avons pas fait juste au bon moment. Une a par exemple été d'attendre un an après le titre pour monter en 250 cm3. Mais en fait, je ne regrette rien après une telle carrière.»

Ressentez-vous des douleurs en vous levant le matin ?

«Non, rien ne me fait mal, ce qui est déjà un succès après une aussi longue période dans ce sport. Bon, j'ai quelques cicatrices, mais c'est inévitable. Une conséquence des chutes et des blessures, c'est que je dois rester actif et faire du sport pour aller bien.»

Quel bilan final tirez-vous de votre carrière ?

«Je suis en paix avec moi-même. Pour un pilote moto suisse, je n'ai pas eu une mauvaise carrière. Mon nom est devenu une certaine valeur, cela s'est d'ailleurs montré au moment de choisir mon avenir professionnel. Cela me fait plaisir et j'espère que cela restera ainsi.»

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