Le Néerlandais Max Verstappen, largement leader du championnat du monde de formule 1, arrive en grand favori ce week-end à Monza. Il espère y dominer les Ferrari locales du Monégasque Charles Leclerc et de l'Espagnol Carlos Sainz.
Vainqueur de dix des 15 Grands Prix déjà courus, Verstappen écrase la F1 version 2022. S'il peut encore mathématiquement être rejoint, les jeux semblent faits avant la nouvelle joute sur l'autodrome de Monza pour le GP d'Italie.
A sept courses de la fin, et avant de quitter l'Europe pour l'Asie, Verstappen (Red Bull) et Leclerc (Ferrari), son premier poursuivant, sont séparés de 109 points. L'autre Red Bull de Sergio Pérez est aussi à 109 points du leader... Une avance qui paraît irrattrapable vu la dynamique des forces.
Lointains souvenirs
Verstappen vient de gagner quatre courses d'affilée, enchaînant les démonstrations. Dans le même temps, Leclerc n'a signé qu'un podium, une 3e place aux Pays-Bas la semaine dernière.
Les espoirs du début de saison, ceux d'une concurrence acharnée entre Red Bull et Ferrari, sont de lointains souvenirs. Tout comme s'envolent les souvenirs de la lutte de 2021 entre Verstappen et Lewis Hamilton (Mercedes), achevée au bout du dernier GP.
A ce rythme, Verstappen peut être titré en Asie, dès Singapour (2 octobre) ou le Japon (9 octobre), ou alors aux Etats-Unis (23 octobre) s'il fait face à quelque résistance.
Temple de la vitesse
Car Red Bull a donné à son champion du monde en titre une monoplace presque imbattable quand elle est entre ses mains de pilote au sang-froid, dont le vocabulaire n'intègre pas le mot faute. Comme un enfant jamais rassasié, Verstappen est «impatient» de se mesurer au mythique circuit de Monza, où il n'a encore jamais gagné, ce qui commence à être rare pour l'athlète de 24 ans vainqueur de 30 Grands Prix.
«Si vous regardez la saison jusqu'à présent, nous avons été rapides en ligne droite et je pense que ce sera la même chose ce week-end (...), nous pouvons être compétitifs», a annoncé le Batave, conscient qu'il aura l'avantage sur le Temple de la vitesse de 5,793 km. «Il y a beaucoup d'histoire ici, c'est un circuit incroyable avec une atmosphère dingue», a poursuivi Verstappen, qui n'est toutefois pas du genre à être impressionné par les 315'000 spectateurs attendus ce week-end (125'000 le dimanche), dont une majorité de tifosi de la Scuderia.
Rêves éteints
Devant ses fans privés de titre constructeur depuis 2008 et pilote depuis 2007 (Kimi Raikkonen), Ferrari devra éviter les soucis mécaniques et erreurs stratégiques qui ont progressivement éteint ses rêves de sacre cette saison. Leclerc, encore perfectible devant l'enjeu d'un titre mondial auquel il se mesure pour la première fois à 24 ans, devra aussi se garder de sortir dans le décor – comme en France – s'il veut revivre l'"allegria» de sa victoire ici en 2019.
Un succès serait d'autant plus beau que Ferrari fête un double anniversaire ce week-end: le 75e de la création du célèbre constructeur automobile, et le 100e du circuit de Monza. Pour l'occasion, la Scuderia arbore une livrée spéciale, bariolée de jaune sur le rouge habituel. Le jaune du fameux blason au cheval cabré est la couleur, avec le bleu, de la ville de Modène, où Enzo Ferrari a démarré sa grande aventure avant de déménager à Maranello.
Attention aux Mercedes
Pour éviter la déconfiture, Ferrari devra également prendre garde à Mercedes, en bien meilleure forme qu'elle. Les Flèches d'argent de Lewis Hamilton et George Russell ont fini cinq fois sur le podium des quatre dernières manches. Contre un podium pour Leclerc et un pour Sainz.
Mercedes, qui attend sa première victoire cette saison, croise les doigts pour un nouveau scénario surprise à Monza, comme la quatrième force en présence, Alpine, formée par Esteban Ocon et Fernando Alonso.
En 2020, le Français Pierre Gasly (AlphaTauri) y avait remporté le seul Grand Prix de sa jeune carrière (malade, il sera absent du circuit ce jeudi pour les premiers événements liés au GP, a annoncé son écurie). En 2021, Daniel Ricciardo (McLaren) avait déjoué les pronostics, profitant de l'accident ahurissant entre Verstappen et Hamilton, la monoplace du premier finissant littéralement sur celle du second, sauvé par le halo de sa Mercedes.