Michel Pont sans filtre «Les joueurs de la Nati ne tirent pas au cul !»

blue Sport / Nicolas Larchevêque

21.10.2024

Michel Pont était l’invité de l’émission «Match après match» dimanche. L’ancien entraîneur-assistant de l’équipe de Suisse a notamment évoqué son parcours, ainsi que la situation actuelle de la Nati. Extraits.

Michel Pont : «Les joueurs de la Nati ne tirent pas au cul !»

Michel Pont : «Les joueurs de la Nati ne tirent pas au cul !»

L'ancien entraîneur-assistant de l'Équipe de Suisse était de passage dans l'émission «Match après match». Il revient sur ses regrets avec la Nati et évoque le manque de communication actuelle de la Fédération.

21.10.2024

blue Sport / Nicolas Larchevêque

Après 14 années de bons et loyaux services, Michel Pont avait été contraint de quitter l’équipe nationale en 2014 suite au retrait d’Ottmar Hitzfeld. À cette époque-là, le Genevois espérait reprendre lui-même les rênes de la sélection, mais la fédération suisse de football (ASF) avait préféré nommer Vladimir Petkovic au poste de sélectionneur.

«J'ai toujours ce regret. Pour moi, ça a été un truc où j'ai vraiment morflé qu'ils ne me la donnent pas», a reconnu l’ex-adjoint du regretté Köbi Kuhn sur le plateau de blue Sport. «Je voulais boucler la boucle et arrêter avec l'équipe nationale en 2016 après l'Euro en France en foutant le feu à la Suisse romande, comme on avait mis le feu en Suisse allemande pendant la Coupe du Monde 2006 en Allemagne.»

«C'est compliqué pour Yakin de dire : ‘Je m'en fous si je perds’»

Michel Pont

concernant l’intérêt de la Ligue des nations

Au final, la Nati a continué d’écrire son histoire et de signer ses exploits sans l’ancien technicien de 70 ans. Mais aujourd’hui, celle-ci se retrouve sous les feux des critiques après un début de campagne en Ligue des nations manqué (trois défaites et un nul en quatre rencontres).

Pour Michel Pont, au-delà de ces résultats, il y a d’abord une «question de communication» à remettre en cause. Il a ainsi estimé que les retraites de Yann Sommer, Fabian Schär ou encore Xherdan Shaqiri auraient pu être mieux gérées. «Ces transitions de génération, c'est toujours compliqué. Ce n’est jamais juste, ce n’est jamais le bon moment, ce n’est jamais le bon discours. Tu dois y prendre une attention absolument particulière. Et ça, je ne suis pas sûr que ça a été totalement fait», a-t-il expliqué.

Avec les récentes prestations en Ligue des nations, le natif de Carouge a considéré que les dirigeants de l’ASF avaient le devoir de «dédouaner un tout petit peu» le sélectionneur Murat Yakin, qui ne doit, selon lui, pas être remis en question. «C'est compliqué pour lui de dire : ‘Je m'en fous si je perds. Je fais des essais, je m'en fous et on verra bien maintenant’», a avancé Pont.

Avant d’étayer ses propos : «Je pense qu'il doit y avoir une communication de philosophie et dire : ‘En mars prochain, il y a le début de la campagne pour la Coupe du Monde 2026, on vise d'avoir notre équipe à ce moment-là. Si on doit faire quelques essais, pas concluant, en Ligue des Nations, il faut qu'on les fasse puisqu'il n'y a plus de matches amicaux.»

«Les joueurs ne tirent pas au cul ! C'est un truc de dingue»

Michel Pont

concernant les joueurs de la Nati

Selon Michel Pont, l’envie et l’investissement des joueurs en équipe de Suisse ne sont également pas un sujet à débat. «Quand tu es supporter de l'équipe nationale, tu as tout le temps l'impression qu'ils tirent au cul. Ils ne tirent pas au cul ! C'est un truc de dingue, mais tu ne peux pas être sur tous les fronts, tout le temps à 400%», a-t-il rappelé en prenant l’exemple de Manuel Akanji.

«Le pauvre Akanji, c'est un autre joueur en équipe nationale actuellement qu'avec Manchester City», a-t-il relevé. «Avec Manchester City, il se retrouve avant-centre. Il a trois interventions à faire par match en championnat d'Angleterre. Avec la Suisse, il a tout le poids de l'équipe sur les épaules avec Xhaka. C’est compliqué, ça change tout le contexte.»

En plus des soucis actuels de la Nati, Michel Pont a aussi évoqué ses craintes concernant l’avenir et la relève du football helvétique. «Je suis un tout petit peu en souci de par la politique des clubs», a-t-il avoué, en citant notamment le FC Lausanne-Sport et ses «joueurs d'Ineos qu'on fout en vitrine» et «qui vont rapporter peut-être des revenus, mais rien à l’équipe nationale». Pour l’entraîneur genevois, «il faut repenser la Challenge League qui doit être une division pour les jeunes, une ligue de formation».