Coronavirus "Atalanta-Valence a été une bombe biologique"

ATS

24.3.2020

Le match de Ligue des champions Atalanta-Valence joué mi-février a représenté «une occasion de forte diffusion» du COVID-19 en Italie, même s'il n'était pas «le point de départ de tout». C'est ce qu'estime le maire de Bergame.

40'000 habitants de Bergame s'étaient déplacés à Milan pour voir le match entre l'Atalanta et Valence.
40'000 habitants de Bergame s'étaient déplacés à Milan pour voir le match entre l'Atalanta et Valence.
Keystone

Avant que cette ville de Lombardie ne devienne la plus touchée par la pandémie de COVID-19 dans le pays, son équipe de football, l'Atalanta, a reçu les Espagnols de Valence le 19 février au stade San Siro de Milan en huitième de finale de Ligue des champions.

«Parmi les explications avancées concernant notre triste palmarès à Bergame, il y a eu le match qui s'est joué au stade San Siro entre Atalanta et Valence», a déclaré Giorgio Gori lors d'un entretien avec la presse étrangère via Facebook.

«Durant cette soirée, 40'000 habitants de Bergame sont allés à Milan voir le match, ils se sont regroupés dans le stade. Beaucoup d'autres l'ont regardé chez eux, en famille, en groupe, au bar», multipliant les occasions de contamination, a poursuivi l'édile.

L'Atalanta s'est qualifiée pour les quarts de finale de la prestigieuse compétition européenne – depuis suspendue à cause de la pandémie – pour la première participation de son histoire. «Il est clair que ce soir-là, il y a eu une occasion de forte diffusion du virus, mais je ne crois pas que ce soit vraiment le point de départ de tout», a-t-il ajouté.

«Selon moi, l'étincelle, c'est ce qui s'est passé à l'hôpital Fenaroli à Alzano», une cité aux portes de Bergame, a toutefois dit l'élu. «On ne sait pas exactement quand, mais un jour, un patient a dû arriver avec une pneumonie (...) liée au coronavirus, et qui n'a pas été identifiée comme telle», a poursuivi Giorgio Gori. «Et ce patient est resté au contact d'autres patients, qui ont ensuite infecté des médecins, des infirmières», estime-t-il.

Giorgio Gori pense que le bilan à Bergame est plus lourd encore que ce que suggèrent les statistiques officielles puisque «beaucoup de personnes âgées sont décédées chez elles, sans qu'il ait été possible de les amener à l'hôpital». «Sur ces personnes, aucun test n'a été fait, ni avant leur décès, ni après», dit-il.

"Atalanta-Valence a été une bombe biologique"

Fabiano Di Marco, le responsable du département pneumologie de l’hôpital Papa Giovanni XXIII de Bergame n'a lui pas mâché ses mots lors d'une interview à la Corriere della Sera. «J’ai entendu plein de théories (à propos de la propagation du virus plus rapide à Bergame que dans le reste de l’Italie). Voici la mienne: 19 février, 40 000 Bergamasques à San Siro pour Atalanta-Valence. En bus, en train, en voiture. Atalanta-Valence a été une bombe biologique.»

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