Corruption
"Beaucoup, beaucoup de bruit pour rien!" 

ATS

19.6.2019

L'ex-patron de l'UEFA Michel Platini et l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, ont été interrogés longuement mardi par des enquêteurs sur des soupçons de corruption sur les conditions d'attribution du Mondial-2022 et sur l'organisation de l'Euro 2016 en France.

William Bourdon, avocat de Michel Platini, est extrêmement serein sur cette situation.
William Bourdon, avocat de Michel Platini, est extrêmement serein sur cette situation.
Keystone

L'ancienne star de l'équipe de France (64 ans vendredi), qui fut aussi vice-président de la Fifa jusqu'en 2015, est ressorti libre sans qu'aucune charge n'ait été retenue à son rencontre, d'après son avocat, après plusieurs heures de garde à vue dans les locaux de l'office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF) à Nanterre, près de Paris.

L'ancienne conseillère sport de Nicolas Sarkozy, Sophie Dion, a été aussi placée en garde à vue, tandis que l'ex-secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a pour sa part été interrogé comme suspect libre. Tous trois sont ressortis tard dans la nuit.

«Ca ne pouvait être que long!»

«Ca a été long mais vu le nombre de questions, ça ne pouvait être que long, puisqu'on m'a posé des questions sur l'Euro 2016, la Coupe du monde en Russie, la Coupe du monde au Qatar, la Fifa», a déclaré M. Platini à des journalistes à sa sortie de garde à vue, les traits tirés, peu avant 1h00 du matin mercredi. Il a précisé avoir répondu de façon «tranquille» à tous ces sujets.

Son avocat, William Bourdon, a pour sa part dénoncé «beaucoup, beaucoup de bruit pour rien». «Les enquêteurs ont voulu pour des raisons techniques, exclusivement techniques, que les personnes puissent être entendues pour qu'elles ne se concertent pas entre elles», a-t-il affirmé, rappelant que son client avait déjà été entendu en audition libre comme témoin «il y a 18 mois». «Nous sommes tous les deux sereins et confiants dans l'avenir», a-t-il conclu.

L'avocat de M. Guéant a lui aussi indiqué que les enquêteurs avaient posé un certain nombre de questions à son client «pour savoir ce qu'il avait vu, ce qu'il avait su de l'organisation, non seulement de l'attribution de la Coupe du monde à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022 mais aussi de l'organisation de l'Euro 2016 en France».

Selon Me Philippe Bouchez el Ghozi, M. Guéant a répondu qu'il n'y avait pas «à sa connaissance des éléments qu'on puisse qualifier susceptibles de corruption».

Le parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête préliminaire en 2016 pour «corruption privée», «association de malfaiteurs», «trafic d'influence et recel de trafic d'influence» pour examiner les conditions d'attribution des Coupes du monde de football 2018 et 2022.

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