Super League
Constantin et le FC Sion tirent la sonnette d'alarme !

par Julien Pralong/Neuchâtel

10.3.2019

Il n'y a plus que quatre points d'écart entre Neuchâtel Xamax et le FC Sion, les deux équipes entourant la barre qui se sont quittées samedi sur une victoire 3-1 des «rouge et noir». Tandis que cette 24e journée de Super League a rallumé les espoirs xamaxiens, elle a aussi plongé les Valaisans dans un désarroi des plus inquiétants.

Christian Constantin a comparé la situation du club sédunois avec celle du LS l'an dernier.
Christian Constantin a comparé la situation du club sédunois avec celle du LS l'an dernier.
Keystone

«Je me sens comme devait se sentir Lausanne la saison passée quand, après avoir compté beaucoup d'avance sur nous, il nous a vus remonter progressivement et demeurait impuissant pour finir par tomber.» Christian Constantin tire la sonnette d'alarme: pour le président, le club est sous la menace d'une relégation.

Le gardien Kevin Fickentscher n'a pas peur, lui, d'évoquer une crise sédunoise. «Avec ce que nous produisons actuellement, nous ne pouvons pas prétendre à mieux.» A l'opposé, le capitaine Xavier Kouassi réfute l'irruption d'une crise et balaie le spectre d'une lutte pour le maintien. «Ce n'est pas ma vision des choses. Nous sommes devant Xamax et GC, nous devons regarder devant nous.»

Sans jamais se défaire de son flegme, Murat Yakin a également affiché un calme olympien. A se demander même si le coach n'est pas trop calme! Il règne une atmosphère un peu curieuse au FC Sion en ce moment. Et le discours de Yakin, après la défaite, avait de quoi dérouter.

«Cette défaite, je la prends à mon compte», a commencé de reconnaître l'entraîneur, avant de ne pointer que des manquements... individuels («manque de classe», «manque d'automatismes», «joueurs n'évoluant pas au niveau que l'on attend»). Que ceux censés être les leaders de l'équipe déçoivent en cette fin d'hiver – Sion vient de sortir face à Bâle dans un quart de finale de Coupe qu'il n'aurait jamais dû perdre et de s'incliner chez Young Boys dans les arrêts de jeu -, est une évidence. Mais le coach ne porte-t-il pas une immense responsabilité dans le manque d'automatismes et de repères, à force de bouleverser son onze de départ?

Chaises musicales

En comparaison au match contre le FCB, Yakin avait changé sept joueurs pour affronter YB. Puis, samedi, il a procédé à cinq changements par rapport à la partie contre YB. Curieuse façon de stabiliser un groupe. «Je n'ai pas de réponse à fournir à cette question, coupe Christian Constantin. Avec Murat, c'est comme avec Tramezzani: je le laisse faire son travail sans m'en mêler. Je reçois l'équipe une heure avant le coup d'envoi.»

Quand on lui pose la question, le coach répond que son effectif est richement doté, que tout le monde mérite de jouer et qu'il s'adapte systématiquement à l'adversaire. Contre Xamax, Yakin a par exemple misé sur une doublette Morgado – Djitté en attaque. Une doublette qui n'avait jamais été alignée ainsi mais qui devait apporter de la vitesse et éviter d'entrer dans un combat physique avec les robustes défenseurs neuchâtelois. Un pari complètement raté.

«La seule chose que je constate, ce sont les résultats. Il faut se mettre au boulot!«, tonne Christian Constantin. Son équipe le fera, mais à partir de... mardi après-midi seulement (sans compter le décrassage de dimanche), ayant congé jusqu'alors.

Justesse et efficacité

Le travail, vertu cardinale que convoque aussi Raphaël Nuzzolo, auteur du troisième but de Xamax, après un doublé signé par Afimico Pululu (les deux premiers buts professionnels pour le joueur de bientôt 20 ans prêté par Bâle). «Nous savons quelle est notre situation et nous gardons les pieds sur terre», insiste Nuzzolo.

Stéphane Henchoz, lui, se réjouit de la prestation de son équipe. «Nous avons mieux exploité les situations de contre à la récupération du ballon», explique le Fribourgeois en pensant, sans doute, à l'efficacité maximale de Neuchâtel en première période (deux tirs cadrés, deux buts). «Nous avons également montré plus de justesse technique», ajoute l'ancien international, sorti grand vainqueur de son duel tactique contre un autre ancien défenseur central de l'équipe de Suisse avec lequel il lui est arrivé de faire la paire.

Les Xamaxiens prendront donc la route vers Zurich, où le FCZ les attend dimanche prochain, avec quelques certitudes en plus – et le soulagement d'avoir retrouvé leur défenseur Igor Djuric, qui n'avait disputé que la 1re journée en juillet avant de se déchirer les ligaments du genou. Les Valaisans, au contraire, baigneront encore dans un flou tout sauf artistique pour la venue de la lanterne rouge Grasshopper samedi à Tourbillon. Un match à ne surtout pas perdre. Avec combien de changements dans la composition?

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