LaLiga
"Depuis le rachat, il n'y a pas un jour sans qu'on ne me parle de Ronaldo"

ATS

2.11.2018

"On n'a jamais vécu ça": à Valladolid, les supporters rêvent d'un grand destin pour leur club qui affronte le Real Madrid ce samedi, galvanisés depuis son rachat par Ronaldo, légende brésilienne du ballon rond.

A Valladolid, les supporters rêvent d'un grand destin pour leur club depuis son rachat par Ronaldo.
A Valladolid, les supporters rêvent d'un grand destin pour leur club depuis son rachat par Ronaldo.
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"Maintenant, n'importe qui nous situe sur la carte, pas seulement en Espagne, au niveau mondial!", s'enthousiasme Rocio Arenas, présidente du groupe de supporters (peña) du Real Valladolid "Piratas del Pucela".

Début septembre, le monde entier s'est intéressé à cette ville située à 200 kilomètres au nord-ouest de Madrid : à la surprise générale, l'ex-champion du monde brésilien Ronaldo Nazario rachetait son club, tout juste promu en première division, pour 28 millions d'euros.

"Valladolid a beaucoup d'atouts: c'est une ville proche de Madrid, c'est un club avec un fort potentiel de croissance, une institution bien ancrée dans son territoire...", justifie David Espinar, bras droit du Brésilien.

Dans un bar teinté de violet, la couleur du "Pucela" - surnom du club et de la ville en référence à la "Pucelle" Jeanne d'Arc avec qui des chevaliers de Valladolid seraient, selon la légende, allés combattre - Rocio Arenas rêve tout haut de battre le Real Madrid, dont Ronaldo fut pendant cinq ans l'un des joueurs "galactiques" et reste un "ambassadeur" de prestige.

Avec d'autant plus d'envie que le Real Madrid ne manque pas selon elle d'adeptes à Valladolid, qui s'était habituée à voir son club "faire l'ascenseur" entre première et deuxième divisions.

Comme un supporter

Dans la vitrine de la boutique officielle du club, en plein centre-ville, trône un maillot floqué Ronaldo avec son emblématique numéro 9, symbole de l'effervescence qui a gagné Valladolid.

"Depuis qu'on a appris le rachat, il ne s'est pas passé un jour sans que quelqu'un ne me parle de Ronaldo", témoigne José Antonio Pérez, président de la fédération des "peñas" du club.

À peine devenu président, le Brésilien a organisé un repas avec lui et d'autres présidents de peñas. "Il posait tout le temps des questions, comment vous faites ça, comment vous organisez les déplacements (...) comme s'il était un simple supporter", raconte José Antonio Pérez.

"Le jour du repas, sa voiture s'est garée juste devant la porte du restaurant, et je pense qu'il a mis un quart d'heure à parcourir dix ou quinze mètres. Parce que quand les gens le voient, ils l'arrêtent, ils veulent se prendre en photo avec lui...", témoigne Mario Puertas, un autre des invités ce soir-là.

"On n'a jamais vécu ça", dit ce cariste de 37 ans. Même les épopées du Real Valladolid en Coupe du roi ou en Coupe UEFA dans sa jeunesse n'ont "rien à voir", selon lui.

Prudence

De son projet, Ronaldo a pour l'heure égrené peu de mesures concrètes, si ce n'est ouvrir des bureaux à Madrid - où il continue d'habiter - pour chercher des partenaires commerciaux, aidé par son aura de star, et développer la formation des jeunes joueurs.

"Il faut le voir de manière positive. Moi, quelqu'un qui arriverait, et dès la première semaine lancerait dix projets énormes, très grands, très chers... ça me donnerait le tournis. Attention avec ça", justifie Alberto Bustos, élu chargé des sports à la mairie.

Le directeur sportif du club, Miguel Angel Gomez, loue "sa relation avec des clubs très importants, qui peut nous rapprocher de joueurs auxquels nous n'avons pas accès", comme le Real Madrid ou l'Inter Milan.

Si le "Fenomeno" veut donner à Valladolid une dimension nationale voire internationale, le seul objectif sportif officiel est d'éviter la relégation cette saison. Pour l'instant, c'est bien engagé : après dix journées, le "Pucela", 6e (16 points), compte 8 points d'avance sur le premier relégable.

Depuis sa retraite sportive en 2011, Ronaldo, 42 ans, a déjà multiplié les projets comme homme d'affaires : académies de football au Brésil, à Hong Kong ou aux États-Unis, compagnies de marketing sportif...

Un premier investissement dans un club, comme actionnaire minoritaire des Fort Lauderdale Strikers aux États-Unis, a fait long feu, le club s'étant dissous en 2016. "La première chose qu'il a apprise, c'est que pour pouvoir faire ce que tu veux, tu dois être actionnaire majoritaire", assure David Espinar.

Mais cet échec n'a en rien entamé la confiance des supporters. "Il a du prestige, ce n'est pas possible qu'il devienne celui qui a ruiné le Real Valladolid, ou qui l'a laissé tomber", veut croire José Antonio Pérez.

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