Giupponi Giupponi: "Un club avec une âme, c'est un club qui gagne"

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26.5.2020

Emmanuel Giupponi est un nom connu dans la galaxie du football jurassien. Ancien gardien et ancien entraîneur, il a défendu les couleurs de plusieurs clubs de la région, Haute-Ajoie par exemple. Mais depuis le 1er mai, c’est pour le rouge et le noir du FC Porrentruy qu’il a décidé de mouiller le maillot, au poste de président.

Emmanuel Giupponi, le nouvel homme fort du FC Porrentruy.
Emmanuel Giupponi, le nouvel homme fort du FC Porrentruy.
AllTheContent / Journal L'Ajoie / Sébastien Fasnacht

Tondu juste comme il faut, sans aucun trou et d’un vert éclatant, le gazon du stade du Tirage est impeccable. Et pour cause, cela fait plus de deux mois maintenant qu’aucun crampon ne s’y est accroché. Idem pour les tribunes et la buvette toujours désespérément vides. Mais malgré tout, c’est dans cette demi-solitude inhabituelle pour un stade de foot à pareille saison qu’Emmanuel Giupponi passe désormais une bonne partie de son temps libre.

Depuis sa nomination officielle le 1er mai dernier, le nouvel homme fort des rouges et noirs travaille d’arrache-pied pour mettre en place le projet pour lequel il a été choisi. «Je suis comme ça, j’aime me donner à 200% quand je me lance dans quelque chose», souligne l’intéressé avant de préciser, dans un large sourire: «Mais attention, le comité ne me met pas la pression. Au contraire même, ils m’ont dit de prendre mon temps, de ne pas précipiter les choses.»

Assis dans la buvette de son nouveau club, le président du FC Porrentruy balade un instant son regard entre le terrain, la tribune et les nouveaux locaux. «Bon, je ne vous cache pas que d’accepter la présidence d’un club comme celui-ci, avec l’histoire qu’il y a derrière, le nombre d’équipes et les installations, ce n’est pas une décision qui se prend en deux minutes.»

Et pourtant, ce ne sont pas les challenges qui font peur à ce passionné de la première heure. «J’ai commencé le foot à six ans, j’en ai trente-neuf aujourd’hui. Et quand j’étais joueur, je savais qu’un jour j’entraînerais. Par contre, prendre directement la présidence d’un club comme Porrentruy, ce n’était pas forcément dans mes plans. Je me voyais plutôt occuper d’abord un poste dans un comité avant de faire le grand saut.»

Ceci principalement parce que l’ancien gardien et entraîneur au bénéfice de plusieurs diplômes de haut niveau a une vision bien précise de sa nouvelle fonction: «Quand tu es entraîneur, c’est un mandat, un cycle. Tu restes six mois si ça ne va pas bien, trois ou quatre ans si les résultats sont là. Président, c’est différent. Je vois ça à long terme, avec un projet à construire en collaboration avec le comité, les bénévoles, les joueurs, les parents et les supporters.»

Le mouvement juniors, une priorité

Pour le FC Porrentruy, l’arrivée d’Emmanuel Giupponi vient mettre un terme à de longs mois passés sans une personne fixe à la barre. «Nous voulions quelqu’un qui connaisse bien le milieu du football régional et qui puisse nous proposer un projet concret», note Sébastien Piquerez, membre du comité du FCP. «Lors des discussions qui ont précédé la signature, nous avons rapidement constaté de part et d’autre que nous étions sur la même longueur d’onde, et ce sur de très nombreux points», ajoute le responsable des finances des rouges et noirs.

Et parmi ceux-ci, l’importance à donner au mouvement juniors. «Pour moi, les juniors sont une priorité. C’est par là que l’on pourra commencer à construire quelque chose de neuf, à redonner du dynamisme au club. Il y a une bonne base, du bon travail a déjà été fait jusqu’ici mais on peut aller plus loin, offrir une meilleure structure à ces jeunes joueurs et à leurs parents.»

Autre aspect fondamental du projet d’Emmanuel Giupponi, redonner une âme aux rossoneri ajoulots et, pourquoi pas, quelques lettres de noblesse avec. «Un président ne doit pas être uniquement à l’écoute de la première équipe et encore moins être enfermé dans son bureau. Il doit être là pour tout le monde et montrer de la confiance et du dynamisme aux gens qui composent le club, que ce soit les entraîneurs, les responsables de la buvette ou les petites mains qui ramassent les gobelets autour du terrain après les matches. Un club doit avoir une âme car un club avec une âme, c’est un club qui gagne!»

Un retour en 2e ligue

Bien au fait de la manière dont fonctionnent les clubs dans la région, donc avec peu de moyens et beaucoup à faire, Emmanuel Giupponi sait que donner un souffle nouveau au FCP prendra du temps. Et même si, cela a été dit plus haut, le comité ne lui a pas fixé d’objectifs sportifs particuliers, le supporter de Neuchâtel Xamax et de l’Atalanta est confiant pour l’avenir. «Je ne crois pas que je rêve trop quand j’imagine le FCP en deuxième ligue. Au contraire, je pense que c’est là qu’est sa vraie place. À nous maintenant de faire en sorte que cela se réalise, même si je suis bien conscient que décrocher une promotion, c’est tout sauf évident.»

Affaire à suivre ces prochains mois, si le Covid-19 veut bien se décider à rendre le ballon qu’il a confisqué début mars.

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