Stephan Rietiker, président de Grasshopper, a dû réagir après l'interruption du match à Lucerne dimanche. Et revenir sur une relégation qu'il voit comme une opportunité.
Grasshopper a encore trois matchs à jouer en Super League. Mais la dernière image qui reste des Sauterelles n'est pas glorieuse, avec l'interruption de la partie par une vingtaine de supporters à Lucerne dimanche, alors que le score était de 4-0. Le président Stephan Rietiker et l'entraîneur Uli Forte n'ont pas attendu pour réagir lundi matin.
Les hommes forts de GC ont débuté leur semaine en convoquant la presse dans un hôtel zurichois. L'objectif? Revenir sur cet après-midi à oublier. «On peut me traiter de mauviette, a accepté Rietiker, en poste depuis moins de deux mois. Mais je devais peser le pour et le contre, même si c'était du chantage.»
Il fait là référence à l'exigence des fans de voir les joueurs retirer leur maillot. Une décision prise à contrecoeur, après discussion avec le gardien Heinz Lindner. «Il ne s'agissait pas de s'agenouiller devant eux, mais simplement de faire retomber la tension.»
Pour le président, ce deuxième match interrompu en deux mois (après celui à Sion du 16 mars) est aussi une question «politique et sociale. En Allemagne, dans le foot US ou en Angleterre, ces gens seraient arrêtés.» Stephan Rietiker appelle les responsables politiques, la Swiss Football League et les clubs à agir: il plaide pour un judicieux mélange entre dialogue et répression.
Confiance en Forte maintenue
Mais à GC, on ne peut occulter le sportif et les structures. Pour sa première relégation après 70 ans dans l'élite, Grasshopper se voit offrir une «chance», estime Rietiker: «Cela nous donne la possibilité de restructurer de fond en comble le club.»
Dans cette optique, les Sauterelles ont mandaté Bernhard Heusler et Georg Heitz, ex-président et directeur sportif du FC Bâle et aujourd'hui à la tête de leur propre cabinet de conseil, pour définir la politique sportive à suivre. Un directeur sportif est ainsi activement recherché et le directeur général démissionnaire Manuel Huber devrait être remplacé par un autre pour prendre en charge l'opérationnel.
Le budget, actuellement de 20 millions, n'est pas encore établi. L'objectif est de dépenser le moins possible mais autant que nécessaire. Rietiker n'a en tout cas pas peur de voir le public se détourner du club: «Les vrais fans pourront montrer que même en Challenge League, ils seront avec nous.»
Et avec Uli Forte, qui restera l'entraîneur («il a ma confiance et celle des propriétaires»), malgré qu'il n'ait pu empêcher la relégation. «GC appartient à la Super League, et à rien d'autre», a assèné le coach.