A l'Euro, l'Italie a triomphé en équipe et trouvé en Federico Chiesa son détonateur. Mais elle n'a pas encore déniché de vrai buteur, Ciro Immobile ne parvenant toujours pas à être en sélection la fine gâchette qu'il est avec la Lazio Rome.
La Suisse, où l'Italie est attendue pour un duel décisif sur la route du Mondial 2022 dimanche à Bâle, est la dernière équipe à avoir encaissé un but de Ciro Immobile avec le maillot de la Nazionale, en juin lors de l'Euro.
Mais après une nouvelle prestation sans but contre la Bulgarie (1-1) jeudi, Roberto Mancini va-t-il lui offrir l'occasion de repartir du bon pied face à la Nati? Ou plutôt tenter autre chose, en s'appuyant sur les nombreux jeunes convoqués: Moise Kean (21 ans), Giacomo Raspadori (21 ans) ou Gianluca Scamacca (22 ans)?
Au début de l'Euro, Ciro Immobile semblait pourtant avoir pris le pas sur la concurrence avec deux buts lors des deux premiers matches, dans son antre de l'Olimpico (Turquie, 3-0, et Suisse, 3-0). Mais ensuite, lors des matches à élimination directe, il est redevenu muet, laissant Chiesa, Matteo Pessina, Nicolo Barella, Lorenzo Insigne et Leonardo Bonucci marquer les buts décisifs.
Galvanisé avec la Lazio
Comme ce fut le cas en France pour Olivier Giroud, champion du monde en 2018 sans avoir marqué, les gazettes sportives italiennes ont loué après la compétition l'engagement d'Immobile au service de l'équipe mais aussi relevé les occasions manquées. «Un Euro marqué par le complexe du but et avec quelques doutes d'avoir misé tant sur lui», commentait notamment à son sujet la Repubblica au lendemain de la finale remportée contre l'Angleterre.
La reprise avec la Lazio a pourtant rappelé quel redoutable buteur il peut être: comme galvanisé par les départs de Cristiano Ronaldo et Romelu Lukaku, les deux attaquants en tête du classement des buteurs du championnat italien la saison dernière, Immobile a déjà marqué quatre buts en deux matches de Serie A, lançant sa quête d'un quatrième titre de meilleur buteur.
Mais sa première prestation internationale de la saison a aussi rappelé que l'air azzurro lui allait beaucoup moins que celui de la Lazio. Pendant que Federico Chiesa a volé et trouvé le chemin des filets contre la Bulgarie, Ciro Immobile a peiné à trouver de l'espace face à la rugueuse défense et a manqué deux belles occasions.
«Pas de hiérarchie»
Chiesa est «le seul vrai attaquant de l'Italie, pas Immobile, coupé de la circulation du ballon aux abords de la surface», estimait vendredi l'éditorialiste Mario Sconcerti dans le Corriere della Sera.
Immobile, désormais entraîné par le très tactique Maurizio Sarri à Rome, «bouge presque mieux qu'avant, mais le maillot (de l'Italie) continue de peser le double de celui de la Lazio au moment de tirer», a aussi remarqué la Gazzetta dello Sport, n'excluant pas qu'il reste sur le banc en Suisse.
Sur les vingt buts marqués en matches officiels par l'Italie en 2021, Ciro Immobile n'en compte que quatre. Le bilan en azzurro de l'attaquant de 31 ans reste correct mais sans plus, avec 15 buts en 53 sélections.
Immobile peut toujours compter sur le soutien sans faille de Mancini, marqué il y a un an avec un tweet à son attaquant après une autre soirée difficile, comme pendant l'Euro ou encore cette semaine à la veille du match contre la Bulgarie. Mais le sélectionneur a aussi mis les choses au point: champions d'Europe ou pas, «il n'y a pas de hiérarchie, celui qui est le plus en forme joue».